Des distributeurs dégradés par le groupe « Extinction Rebellion »
A Dijon, comme dans de nombreuses villes françaises, les militants du collectif altermondialiste « Extinction Rebellion » ont dégradé la nuit dernière des distributeurs de billets de BNP Paribas. Une action pour dénoncer le « greenwashing » de la banque française.
7 février 2023 à 12h40 par la rédaction
L'action a été réalisée par les militants du collectif altermondialiste « Extinction Rebellion »
Crédit : Photo DR
C’est une nouvelle action contestable qui a été lancée par le collectif écologiste et altermondialiste. Les responsables locaux d’Extinction Rebellion ont expliqué leur démarche dans un communiqué :
« Cette action intervient à la veille de l’annonce des résultats 2022 de la banque, avec des bénéfices records attendus par les actionnaires. Mise en demeure de cesser son soutien aux nouveaux projets fossiles par plusieurs ONG en octobre 2022, la banque s’est dit en désaccord le 24 janvier dernier avec les injonctions du collectif « L’Affaire BNP », qui l’a attaquée. La BNP a donc explicitement et publiquement choisi de poursuivre ses activités financières délétères, quand chaque jour passé à soutenir les énergies fossiles est un pas de plus vers le chaos écologique prédit par le GIEC. Une nouvelle phase du combat contre la BNP doit donc s'amorcer sans attendre, et Extinction Rébellion est décidée à s’y engager par des actions choc, faisant suite à des actions ciblant déjà la banque le vendredi 20 janvier à Paris pour dénoncer le projet EACOP de TotalEnergies.
Pourquoi BNP Paribas ? Une banque écologiquement meurtrière
BNP Paribas est le 1er financeur européen et le 5eme mondial du développement des énergies fossiles1. En tant que membre fondateur de la Net-Zero Banking Alliance et membre de l’initative Science-Based Targets, BNP Paribas s'est engagée à respecter les recommandations du GIEC en matière d'investissements. Or la banque refuse toujours de déclarer sa véritable empreinte carbone, qui se situerait autour de 750 millions de tonnes équivalent CO2 selon les estimations d’Oxfam.
L’année dernière, BNP Paribas a annoncé son retrait du financement du projet EACOP, pipeline géant chauffé en Ouganda et Tanzanie de TotalEnergies considéré comme une véritable bombe climatique et sociale. La banque, 2eme financeur de TotalEnergies, continue pourtant à vanter les mérites du projet et a participé en mai 2022 à un véritable "chèque en blanc" de 8 milliards de dollars offert à la multinationale. "Nous ne sommes pas naïf.ve.s, nous savons bien que l'argent est le nerf de la guerre" affirme Camille, militante chez Extinction Rebellion. "Si nous trouvons le moyen de leur couper les vivres, ces projets ne verront pas le jour". Et de fait, TotalEnergies peine à finaliser son tour de table. Il est donc encore temps d'agir et Extinction Rebellion compte continuer à exercer une pression sur la pétrolière et ses partenaires »
Pourquoi BNP Paribas ? Une banque socialement irresponsable
Avant 2019, BNP Paribas était la banque qui facturait les frais les plus élevés en cas de découvert bancaire, de rejet de chèque ou de prélèvement. Depuis, une loi sur les frais d’incidents bancaires a contraint la BNP à modérer son appétence pour les agios, mais elle s'autorise encore à prendre jusqu'à 25 euros par mois en frais supplémentaires aux personnes dites "fragiles financièrement", et ce selon ses propres critères. En France, ces prélèvements prédateurs continuent à rapporter aux banques 1.8 milliards €/an. C’est beaucoup plus que pour leurs voisines européennes. Ces pratiques portent essentiellement atteinte aux personnes déjà les plus précaires. Enfin, BNP Paribas est la 2e entreprise française la plus généreuse avec ses actionnaires, avec 5,4 milliards€ de dividendes et rachats d'actions en 2021. Cette même année, la banque supprimait 3500 emplois et augmentait de 9% le salaire de son PDG. La banque profite aussi de la douceur d'imposition des paradis fiscaux : 19% de ses filiales y sont domiciliées. »