Pourquoi le don de sang est (encore) impacté par la crise sanitaire
Les appels au don de sang se sont multipliés depuis le début de la crise du COVID-19. Pourquoi et comment cette crise sanitaire impacte-t-elle encore les stocks de produits sanguins ? Et comment chaque citoyen peut agir ? L’EFS nous donne des explications.
Publié : 30 janvier 2022 à 11h00 par la rédaction
L’Etablissement français du sang a pour mission de garantir l’autosuffisance en produits sanguins, c’est-à-dire veiller à ce que tous les établissements de soin aient accès à des poches de sang, plasma et plaquettes en quantité et qualité suffisante pour soigner les patients qui en ont besoin. L’incertitude dans laquelle le monde est plongé depuis 2 ans n’a pas épargné l’EFS en impactant l‘organisation des collectes, la mobilisation des citoyens et donc les réserves en produits sanguins.
Effectivement dès le printemps 2021, certaines salles communales accueillant des collectes de sang ont été réquisitionnées pour la vaccination ; d’autres ne peuvent plus accueillir de collecte du fait d’une incompatibilité des locaux avec la bonne application du protocole sanitaire. De plus, les collectes en entreprises ou au sein d’établissements d’enseignements, où l’EFS à l’habitude de recruter de nouveaux donneurs en grande quantité, se sont réduites voire annulées. La généralisation du télétravail et des cours à distance réduit drastiquement les participants sur ce type de collectes. La crise sanitaire apporte depuis 2 ans son lot de préoccupations : nouvelles mesures, assouplissement, etc.
Autant de sujets qui ont détourné les français du don de sang, auxquels s’ajoutent aujourd’hui, avec la recrudescence de la pandémie, un nombre important de candidats temporairement écartés du don car présentant des symptômes, positifs à la Covid-19 ou simplement cas contact. Cette mobilisation en dent de scie combinée aux difficultés d’organisation de collectes ont contraint l’EFS à lancer 6 appels au don en 2021 ... du jamais vu !
Où sont les nouveaux donneurs ?
Depuis début 2020, le don de sang cumule un déficit de 27% de recrutement alors que la dynamique était à la hausse de 4% par an en moyenne depuis 2014. Pourtant, des opérations d’envergure ont été mises en places en 2021 pour tenter de faire découvrir ce geste solidaire à de nouveaux citoyens en sortant du cadre habituel des collectes dans les salles municipales au profit de lieux d’exception : châteaux, boîte de nuit, et même une collecte dans un Musée des Beaux-Arts, la première en France.
Manque de temps, peur du virus, diminution des collectes étudiantes, défaut d’informations ou désengagement sociétal depuis la crise ... ? Ce manque de nouveaux donneurs dans notre région historiquement largement au dessus des taux moyens de nouveaux donneurs, inquiète : « Nous avons très largement sollicité les donneurs déjà connus cette année et nous avons heureusement su compter sur leur engagement sans faille, nous les remercions mille fois. Mais c’est à vous, qui n’avez pas encore donné votre sang, de rejoindre le mouvement. C’est le moment de passer le cap, de tendre le bras pour la première fois et de le faire à plusieurs pour se lancer. Les malades ont besoin de vous ! » clame Marion Le Blond, Directrice communication-marketing à l’EFS Bourgogne-Franche-Comté.