Une heure de soutien scolaire en plus dans les collèges, une bonne idée ?
Le ministre de l'éducation nationale, Pape Ndiaye, a annoncé ce mercredi 4 janvier, la mise en place d'une heure de renforcement ou d'approfondissement en maths et en français, pour le mois de septembre 2023. Une décision qui a fait réagir le syndicat enseignant UNSA en Côte-d'Or.
Publié : 5 janvier 2023 à 17h40 par La rédaction
"27% des collégiens n'ont pas le niveau requis en Français, et un tiers d'entre eux sont jugés trop faibles en mathématiques", ce sont les propos prononcés ce mercredi 4 janvier par le ministre de l'éducation nationale, Pape Ndiaye. Face à ce constat, des nouveautés seront mises en place pour le mois de septembre 2023. Le ministre a annoncé une heure hebdomadaire de renforcement ou d'approfondissement du Français et des mathématiques pour les classes de 6e, en fonction du niveau des élèves. Une décision qui fait réagir ce jeudi 5 janvier à Dijon. Le syndicat enseignant de l'union nationale des syndicats autonomes de Côte-d'Or (SE-UNSA 21) déplore "une réponse superficielle face aux besoins des élèves".
Voici le communiqué de presse de Florent Duvernay, secrétaire départemental du SE-UNSA 21 :
"Le ministre a annoncé une heure de soutien ou d’approfondissement en mathématiques et en français pour les élèves de 6e avec l’intervention de professeurs des écoles. Pour le SE-Unsa, face aux besoins des élèves, la réponse apportée reste superficielle. Elle s’appuie sur l’expérimentation « 6e tremplin » à peine débutée dont on voit déjà les limites organisationnelles. L’opérationnalité de cette généralisation est fortement interrogée, en particulier pour permettre à des professeurs des écoles d’intervenir durablement au collège, en plus de leurs cours avec leurs élèves. Les premiers mois montrent une satisfaction pour les professeurs et les élèves. Néanmoins, l’accumulation des heures supplémentaires et des déplacements pour des interventions sur la pause méridienne ou le mercredi matin (pour ceux qui sont en semaine de 4 jours dans leur école) menacent la motivation sur le long cours.
Pour le SE-Unsa :
- La réussite des élèves, en particulier de ceux qui arrivent au collège avec des difficultés importantes, ne peut s’envisager qu’en travaillant avec des effectifs moins nombreux permettant de varier les méthodes d’apprentissage sur l’ensemble des heures de cours, et avec des emplois du temps de professeurs laissant de la place au travail collectif.
- Améliorer la transition école/collège commence par soutenir le travail commun entre les professeurs des collèges et des écoles au sein du conseil de cycle 3, sur le temps de service. Cela n’a pas été évoqué par le ministre.
- Il faut également redonner les moyens à l’école primaire de prévenir le plus tôt possible les difficultés scolaires avec les enseignants spécialisés des Rased dont le nombre a été drastiquement réduit depuis plus de 10 ans. Ce dispositif doit être étendu au collège.
Pour le SE-Unsa, l’Ecole manque moins d’idées que de moyens pour relever le défi de la réussite de tous les élèves."