L'opéra « le château de Barbe-Bleue » à découvrir en janvier à l’opéra de Dijon
L’opéra de Dijon produira les 11 et 12 janvier l’opéra « le château de Barbe-Bleue ». Dominique Pitoiset (mise en scène et scénographie) y retrace l’existence de Barbe-Bleue au fil des métamorphoses de Strauss et du Château de Barbe-Bleue de Bartók, qu’il a souhaité mettre en regard dans un diptyque porté par l’orchestre français des jeunes et de sa nouvelle cheffe, Kristiina Poska.
Publié : 24 décembre 2024 à 12h07 par la rédaction
L'opéra « le château de Barbe-Bleue » sera à découvrir en janvier à l’opéra de Dijon
Crédit : Photo d'illustration / opéra de Dijon
Voilà le synopsis du spectacle :
Judith, la quatrième épouse de Barbe-Bleue, veut faire entrer la lumière dans l’obscur château de son époux. Elle pousse une première porte, qui s’ouvre sur la chambre des tortures de Barbe-Bleue, siège de ses souffrances intimes. Mue par une curiosité morbide, Judith insiste, pousse une seconde porte, entre et dévoile toute cette citadelle intérieure. Barbe-Bleue la supplie : « Prends garde à nous ! ». Toute à sa profanation, Judith reste sourde. L’amour véritable ne tolère-t-il aucune ombre ?
Y a-t-il une porte qu’il ne faille jamais ouvrir ? Ici, nous sommes loin du mythe du tueur de femmes mais plus proche de celui de Psyché dont la curiosité anéantit tout. Dominique Pitoiset se sert des Métamorphoses de Strauss en prologue, pour plonger dans l’enfance de Barbe-Bleue et sonder l’origine des douleurs enfouies dans le passé.
Argument
Au lever du rideau, un récitant, seul en scène, annonce, dans un prologue, que l’histoire de cet opéra est mystérieuse. Il disparaît au moment où Barbe-Bleue introduit dans sa demeure Judith, sa nouvelle épouse. Elle est si impressionnée par les lieux que son mari s’en inquiète. Judith a tout quitté pour le suivre, famille et fiancé : elle l’aime et n’entend pas se renier. Rassuré, Barbe-Bleue ordonne alors que la porte donnant sur le monde extérieur soit refermée. Judith commence à regarder autour d’elle. L’obscurité, l’humidité et la tristesse de l’endroit lui font venir les larmes aux yeux, mais, se ressaisissant, elle exprime avec force le désir de faire entrer la lumière dans sa nouvelle demeure. C’est alors qu’elle aperçoit les seules ouvertures du château, les sept portes intérieures. Elle n’aura de cesse d’en obtenir les clefs. Elle se rue sur la première porte, et y tambourine de toutes ses forces. Son époux lui en tend la clef. Judith ouvre. Dans une grande stridence d’orchestre, une lumière rouge sang éclaire tout à coup la salle où se trouvent les époux. Judith, d’abord interdite, décrit les objets qu’elle voit (chaînes, poignards, pieux acérés) et s’horrifie de la vue du sang. Mais, renforcée dans la conviction que son « action » est bonne puisqu’elle éclaire l’intérieur où elle est appelée à vivre, elle se domine, et demande les autres clefs.
La deuxième porte, dont l’ouverture renforce la luminosité rouge de la scène, ouvre sur une salle d’armes. Habituée à la vue du sang, Judith s’effraye déjà moins. Barbe-Bleue, qui tente de lui résister, lui propose finalement trois clefs, en exigeant en retour que Judith ne pose aucune question. Sa femme ouvre la troisième porte : la lumière qui inonde la salle n’est plus rouge, cette fois, mais dorée. C’est la salle des trésors, où Judith pénètre un instant pour ressortir avec des bijoux et un manteau d’apparat qu’elle dépose sur le pas de la porte. Son admiration est interrompue par la vue du sang sur les bijoux.