Connaissez vous un gaz nommé le radon ?
La qualité de l’air intérieur est un sujet omniprésent dans notre vie quotidienne. Avec plus de 80 % de notre temps passé chaque jour dans des espaces clos, nous nous exposons à une multitude de polluants susceptibles d’impacter notre santé. Parmi ces polluants figure le radon, gaz d’origine naturelle, inodore, incolore et connu pour ses propriétés radioactives. A l’occasion de la journée européenne du radon qui aura lieu ce jeudi 7 novembre, l’ATMO BFC rappelle tout l’enjeu de préserver l’air intérieur de nos espaces clos.
4 novembre 2024 à 16h14 par la rédaction
Les mesures sont réalisées par l’ATMO BFC
Crédit : Photo d'illustration / ATMO BFC
Un gaz en provenance du sol qui s’infiltre dans les bâtiments
Naturellement présent dans le sol, le radon peut pénétrer dans les bâtiments par les fissures des fondations ou des sous-sols, les passages de canalisations, les joints d’étanchéité, les matériaux poreux... et s’accumuler dans les espaces fermés (sous-sols, vide-sanitaires, cave, pièces d’habitation...). Les concentrations en radon varient beaucoup d’un bâtiment à l’autre, en fonction de l’étanchéité du sol, de la ventilation du bâtiment, de la proximité de la source d’émission... La concentration du radon dans l’air d’une habitation dépend des caractéristiques du sol mais aussi du bâtiment et de sa ventilation. Elle varie également selon les habitudes de ses occupants en matière d’aération et de chauffage.
Certaines zones plus à risque en Bourgogne-Franche-Comté
Le radon est particulièrement présent dans les régions granitiques, volcaniques et uranifères (dont le sous-sol contient de l’uranium). Les plus fortes concentrations en radon sont observées dans le Massif Central, en Limousin, en Corse, en Bretagne, dans le massif des Vosges ou encore en Bourgogne-Franche-Comté. À partir de la connaissance de la géologie de la France, l’IRSN (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) a établi une carte du potentiel radon des sols. Elle permet de déterminer les communes sur lesquelles la présence de radon à des concentrations élevées dans les bâtiments est la plus probable. Pour connaître le potentiel radon de sa commune, rendez-vous sur https://www.irsn.fr/savoir-comprendre
Les effets du radon sur la santé
Le radon est présent partout : dans l’air, le sol, l’eau, et constitue ainsi la principale source d’exposition à la radioactivité naturelle, avec cependant de fortes disparités géographiques. Le risque pour la santé résulte toutefois pour l’essentiel de sa présence dans l’air. Le radon et certains de ses descendants, eux-mêmes radioactifs, pénètrent dans les poumons avec l’air respiré. Une fois inhalés, ils se déposent le long des voies respiratoires et provoquent leur irradiation, ce qui peut induire, à long terme, le développement d’un cancer du poumon. En France, le radon serait la seconde cause de cancer du poumon, après le tabac et devant l’amiante : sur les 30 000 décès constatés chaque année, 3 000 lui seraient attribuables (soit 10% des décès par cancer du poumon incriminant le radon).
Les bons gestes :
Au quotidien, pour préserver une bonne qualité de l’air intérieur vis-à-vis du radon :
Je connais le potentiel radon de ma commune, grâce à la carte de l’IRSN / J’aère quotidiennement mon logement / Je vérifie le bon fonctionnement du système d’aération et l’entretiens régulièrement et n’obstrue pas les grilles d’aération.
J’ai fait une mesure chez moi et si le résultat est élevé (> 300 Bq/m3), je renforce les actions :
J’augmente le renouvellement de mon air intérieur (renforcement de l’aération naturelle, voire mise en place d’une ventilation mécanique adaptée, rectification des dysfonctionnements...) / Je limite l’entrée du radon en renforçant l’étanchéité entre le sol et mon logement (colmatage des fissures et des passages de canalisations, étanchéification des portes intérieures et trappes permettant d’accéder au sous-sol, à la cave ...) / Je ventile mon vide-sanitaire et/ou mon sous-sol / Je vérifie l’efficacité des travaux en remesurant le radon dans les pièces de vie occupées. La mise en œuvre d’actions permettant de réduire son exposition au radon améliore de manière plus générale la qualité de l’air intérieur de son logement et peut être aussi l’occasion d’améliorer les performances énergétiques de son habitat.