Une grève ce jeudi à la protection judiciaire de la jeunesse

Les personnels des services de la protection judiciaire de la jeunesse sont en grève ce jeudi pour demander plus de moyens et pour dénoncer le non renouvellement de plus de 500 contractuels au niveau national. Un rassemblement est prévu ce jeudi à 13h devant le tribunal judiciaire de Dijon. Sur le département de la Côte-d’Or, 15 éducateurs s’occupent en moyenne de 275 jeunes liés à la protection judiciaire de la jeunesse.

Publié : 19 septembre 2024 à 6h30 par Fabrice Aubry

Un rassemblement est prévu ce jeudi à 13h devant le tribunal judiciaire de Dijon
Un rassemblement est prévu ce jeudi à 13h devant le tribunal judiciaire de Dijon
Crédit : Photo d'illustration K6FM

Ci-dessous, le communiqué national des syndicats : 

Depuis l’annonce du non renouvellement de plus de 500 collègues contractuels à la PJJ, nos 4 organisations syndicales ont appelé, en intersyndicale, à 2 journées d’actions et de grève : les 14 et 29 août. Par ailleurs, nous avons interpellé le garde des Sceaux, mais aussi le 1er ministre. La détermination de ce mouvement a été renforcée par les rassemblements dans l’ensemble des territoires. Des assemblées générales se sont mises en place et des collectifs se sont créés organisant des mobilisations inédites à la PJJ, démontrant l’urgence de la situation. Des magistrats, des greffiers, des avocats, des associations comme la CNAPE ou la CNCDH ont apporté leur soutien et dénoncé ces décisions budgétaires irresponsables. Ces mobilisations ont permis d’obtenir dans un premier temps le dégel de 3 millions de la réserve budgétaire auprès du ministère. Puis le garde de Sceaux a déclenché une mission d’inspection générale au ministère, décrédibilisant ainsi un peu plus la gestion hasardeuse de la masse salariale de la DPJJ. 

Le 3 septembre, les organisations syndicales représentatives à la PJJ ont toutes été entendues par l’inspection générale du ministère de la justice. Nous avons collectivement dénoncé le traitement infligé aux contractuel.les, leurs conséquences pour les services et pour les enfants et adolescents accompagnés. Nous avons aussi porté la nécessité d’un plan d’action pour la PJJ concernant les moyens et les normes, mais aussi plus largement sur les conséquences du CJPM pour la justice des mineurs. L’inspection doit rendre son rapport le 30 septembre. Le 6 septembre, la Directrice nationale a proposé une audience de rentrée à l’ensemble des organisations syndicales, alors même qu’aucune audience de dialogue n’avait été proposée dans le cadre du préavis de grève déposé par nos 4 syndicats pour le 29 août. Nous nous y sommes rendus pour faire entendre raison à cette direction qui s’est enfermée depuis le début du conflit dans une posture irresponsable et destructrice. Nous n’attendions pas grand-chose de cet échange, a fortiori après la nomination du 1er ministre. Nous en sommes sortis sidérés et révoltés.

Welcome dans le déni de la réalité

Alors que la PJJ connait une crise sans précédent depuis le 31 juillet,), que les personnels sont sous le choc des annonces estivales qui sont restées sans explications officielle par la DPJJ, que les cadres aussi dénoncent désormais la dégradation progressive des conditions de travail et du traitement judiciaire imposée aux mineurs, nous avons été saisis d’entrée. Une direction qui semble improviser et qui procrastine et minimise. Un tel décalage entre la détresse que vivent les collègues dans les services et cette forme de détachement nous parait très clairement condamnable aujourd’hui. Et même si la directrice de la PJJ soutient aujourd’hui s’être battue tout l’été pour maintenir une partie des agents, nous ne sommes pas dupes. Ce sont bien la mobilisation, les pressions syndicales et médiatiques, qui ont permis ce maintien.  

L’annonce des 239 contrats qui pourraient être renouvelés, annoncés dans un premier temps le 1er novembre, puis le 15 octobre, ne suffiront pas à réparer le mal qui a été fait. Par ailleurs, aucune précision sur le nombre de mesures en attente et sur le nombre de poste laissés volontairement vacants n’a été donnée. Cette annonce arrachée aux forceps ne fera surement pas revenir des contractuel.les qui ont été écoeuré.es de la manière dont on les a traités. Au-delà de la violence sur des situations déjà très précarisées, les premières conséquences se font déjà ressentir dans les services : augmentation de la charge de travail, tension dans les relations professionnelles, allongement des listes d’attente, priorisation des prises en charge, missionnements proposés ou imposés pour renforcer les hébergements, suppressions des missions en classe-relais...

Malgré une baisse d’effectif, aucune mesure d’allègement d’activité ne sera appliquée dans les services. L’administration compte une fois de plus sur les personnels pour serrer les dents et faire toujours plus. La DPJJ ne semble pas prendre la mesure de la dégradation des conditions de travail au sein même de son institution. 




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