Le Sidaction lance une nouvelle campagne de communication
A l’occasion de ce 1er décembre, le Sidaction alerte sur l’urgence d’une mise en œuvre réelle d’une éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle à l’école afin d’apporter aux jeunes les réponses à leurs questionnements concernant la sexualité.
Publié : 1er décembre 2024 à 17h30 par la rédaction
Ci-dessous, les informations données par le Sidaction :
La période de l’adolescence apporte son lot de questions sur la sexualité et amène les jeunes à chercher des réponses et des images là où ils savent pouvoir en trouver. 42% des garçons déclarent regarder des vidéos pornographiques pour en apprendre plus sur le sexe et pour 60 % des jeunes, le premier contact avec la pornographie se fait avant l’âge de 15 ans.
« La pornographie est interdite aux moins de 18 ans. Et c’est au législateur d’agir pour faire en sorte qu’elle ne soit pas accessible. Dans le même temps, le constat est qu’une proportion importante de jeunes y sont effectivement exposés. L’école, et les programmes d’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle contribuent directement à lutter contre les clichés véhiculés par ce type de contenus et permettent aux jeunes de décrypter et comprendre ce à quoi ils et elles sont exposée.es » déclare Florence Thune, directrice générale de Sidaction. Face à la non-application de la loi de 2001, qui prévoit au moins trois séances annuelles d'éducation à la sexualité tout au long de la scolarité, Sidaction lance une campagne pour rappeler l’urgence d’une éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle. En 2023, seules 15% des personnes âgées de 15 à 24 ans déclaraient avoir bénéficié plus de 6 séances d'éducations sexuelle dans leur scolarité alors que 75% des jeunes auraient voulu être mieux informés et accompagnés dans le début de leur vie affective et sexuelle.
« La pornographie à laquelle les jeunes ont accès montre un modèle de sexualité axé sur la performance, une sexualité sans relationnel autre que sexuel et souvent dénué de toute expression relative au consentement. Éduquer à la sexualité, c’est repérer les stéréotypes pour pouvoir s’en distancier, lutter contre les violences sexistes et sexuelles et parler des rapports de genre et de la construction de relations égalitaires et respectueuses. Et bien sûr, protégées ! » continue Florence Thune. Selon une étude de l'Inserm sur le contexte des Sexualités en France, 50% des femmes et 40% des hommes de 18 à 29 ans déclarent ne pas avoir utilisé un préservatif lors du premier rapport sexuel avec un nouveau partenaire dans les 12 derniers mois, un chiffre en hausse et préoccupant qui témoigne d’un manque d'information sur les pratiques à risque et les modes de contamination du VIH et des IST. Sidaction rappelle l'importance de renforcer la prévention chez les jeunes et de leur donner les outils nécessaires pour une sexualité responsable et protégée.
Pour répondre à cet enjeu de santé publique majeur, l’école doit jouer un rôle de digue protectrice en offrant aux jeunes un socle de connaissances communes, adaptées à l’âge, tout au long de leur scolarité.
Sidaction lance sidaxxxion.fr, un site internet qui vise à détourner les codes des vidéos diffusées sur des sites pour adultes pour en faire un outil de prévention. Ce site aborde plusieurs thématiques : le consentement, la non-violence, la performance, la tolérance, l’orientation sexuelle et la prévention, dans un langage adapté aux jeunes. Pour amplifier l’impact de cette campagne, 6 visuels ont été déclinés au travers de messages reprenant les codes de la pornographie afin d’interpeller les adultes sur les contenus auxquels les jeunes sont exposés. Diffusée en affichage outdoor et sur les réseaux sociaux, la campagne, conçue par l’agence The Good Company, rappelle que l’éducation est la première des protections et qu’il est urgent de soutenir une éducation affective, relationnelle et sexuelle à l'école.