Un groupe de paroles pour les hommes victimes de violences sexuelles

La nécessité de reconnaître et de prendre en charge les hommes victimes de violences sexuelles

« Les violences sexuelles faites aux hommes restent peu visibles et encore largement taboues. Il est essentiel de s’emparer de ce sujet pour que ces victimes soient reconnues et accompagnées. Sans prise en charge, certains peuvent reproduire, de manière inconsciente, des comportements inappropriés. La société doit sortir du déni et reconnaître cette réalité. Cette reconnaissance passe aussi par une remise en question des stéréotypes de genre et des attentes liées à la masculinité, qui compliquent la prise de conscience des violences subies. » Corinne BILLOUÉ et Jean GASCUEL, psychologues au CH La Chartreuse

Beaucoup d’hommes victimes de violences sexuelles ont du mal à se reconnaître comme tels. L’idée qu’un homme doit être fort et invulnérable les pousse à minimiser ou à nier ce qu’ils ont vécu. Cette difficulté à se percevoir comme victime retarde souvent la demande d’aide et explique leur moindre présence dans les dispositifs de soutien. Le mouvement #MeTooGarçons et des personnalités comme Aurélien WIIK, qui a témoigné publiquement de son propre vécu et milite pour la reconnaissance des victimes masculines, ont contribué à la libération de la parole, mettant en lumière la difficulté, pour ces hommes, d’être reconnus dans leur souffrance et d’obtenir de l’aide. Pour que cette prise en charge évolue, il est essentiel de développer des dispositifs spécifiques et de continuer à remettre en question les normes de genre qui freinent la parole et l’accès aux soins. Seule une reconnaissance accrue de cette problématique permettra une meilleure prise en charge des victimes masculines.

Quelques chiffres clés :

Environ 1 homme sur 25 en France a été victime de violences sexuelles, soit environ 1,3 million de personnes. (Enquête Virage - 2015)

Deux tiers des hommes victimes ont subi ces violences avant l’âge de 18 ans.

160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année.

Un enfant est victime d’un viol ou d’une agression sexuelle toutes les 3 minutes. (CIIVISE)

Dans 81% des cas, l’agresseur est un membre de la famille.

Dans 22% des cas, l’agresseur est un proche de l’enfant et de ses parents.