La réponse cinglante de Jean Battault à François Rebsamen

Après l’annonce officielle en début de semaine de la reprise de la gestion du parc des expositions et du palais des congrès par la mairie de Dijon, et les accusations de François Rebsamen envers le président de Dijon Congrexpo, Jean Battault a répliqué ce jeudi avec vigueur dans un communiqué.

Publié : 2 février 2023 à 18h48 par Fabrice Aubry

Jean Battault a répondu ce jeudi à François Rebsamen au sujet de la gestion du parc des expositions
Jean Battault a répondu ce jeudi à François Rebsamen au sujet de la gestion du parc des expositions
Crédit : Photo archive K6FM

Plus que jamais, le torchon brule entre François Rebsamen et Jean Battault ! Pour rappel, après un appel à candidatures, la mairie de Dijon avait annoncé début décembre avoir choisi la société lyonnaise « GL évent », associée à la chambre de commerce et d’industrie de Dijon métropole, pour gérer le parc des expositions et le palais des congrès. Une mission pour prendre la suite de l’association « Dijon Congrexpo » qui gère le site depuis de nombreuses années, et qui organisait notamment la foire de Dijon. Mais le 30 décembre, rétropédalage de François Rebsamen qui annonce que le parc des expos et le palais des congrès ne seront finalement pas confiés à GL évent, et que la mairie va devoir gérer le site en régie municipale. La raison : des travaux de rénovation plus importants que prévu à réaliser sur le parc des expositions, et des éléments que Dijon congrexpo n’auraient pas communiqué à la mairie. Le sujet a encore été évoqué en début de semaine lors du conseil municipal. François Rebsamen avait à cette occasion invectivé vigoureusement Jean Battault, le président de Dijon Congrexpo. Ce dernier lui a répondu ce jeudi dans un communiqué que voici :

 

« NON MONSIEUR LE MAIRE ! Je n’ai dissimulé quoi que ce soit à qui que ce soit notamment lors de l’appel d’offre pour la DSP du parc des expositions et congrès. La Ville dans un document transmis le 07/06/22 aux candidats de cette Délégation de Service Public (DSP) nous informait d’une étude réalisée pour son compte par le cabinet B27 dont l’objet était de recenser toutes ses obligations en matière de conformité. Il est indiqué dans ce document au titre des études a effectuer : « Diagnostic des éléments contenant de l’amiante, y compris les enrobés du hall 1 (DTA pourtant obligatoire depuis 2002 avec mise à jour au plus tard en février 2021) ». Votre défaillance remonte à 2002 !

Nul ne sera surpris qu’une telle obligation incombe au propriétaire des lieux. Votre appel d’offre contenait une mission d’assistance à maîtrise d’ouvrage renforcée (AMO). Vous avez créé comme le stipule la réglementation en la matière une plateforme pour accueillir les questions des candidats et y répondre de façon complète et équitable. Sur cette plateforme et à deux reprises, nous avons demandé communication du diagnostic amiante et plomb et ce afin d’organiser notre proposition d’organisation de chantier ; il nous avait été répondu que vous ne disposiez pas de ces diagnostics et qu’ils seraient faits ultérieurement. De même, l’autre candidat vous avait posé la même question qui a appelé la même réponse de votre part. Devant l’impérieuse nécessité de disposer de ces informations pour l’établissement de notre offre comprenant la programmation du chantier et sur les conseils des membres de notre groupement d’AMO pour qui cette information était également nécessaire, nous avons pris la décision de faire procéder à ce diagnostic. Nulle part nous n’avions obligation de communiquer ces éléments à vous-même et à notre concurrent qui j’imagine a dû faire réaliser la même étude par nécessité pour la construction de son offre. Dans ces conditions, laissez-moi m’interroger sur le bien-fondé de votre arrêté de classement sans suite.

NON MONSIEUR LE MAIRE ! Notre ancien Directeur Général Monsieur Yves Bruneau n’avait pas été « recasé » par Monsieur Robert Poujade (dénomination que je préfère à « Poujade », par respect pour une personne défunte). Les deux jugements récents du tribunal établissent clairement que ce n’était pas le cas. Monsieur Yves Bruneau alors qu’il n’était pas candidat a été élu à ce poste par le Bureau de l’association sur proposition de son Président, mon prédécesseur Monsieur Jean Valentin.

NON MONSIEUR LE MAIRE ! L’association ne dispose pas de 6 millions d’euros de capitaux propres ; vous avez d’ailleurs appris très récemment l’existence des cotisations patronales sur les salaires. Il serait heureux que vous appreniez à présent la différence entre les capitaux propres et les capitaux permanents !

NON MONSIEUR LE MAIRE ! Notre association n’a pas été créée il y a 24 ans mais en 1921 ; il est inutile, bien que très sympathique, de chercher à nous rajeunir mais notre dynamisme est intact et notre contribution au rayonnement de Dijon n’a pas encore d’équivalent !

NON MONSIEUR LE MAIRE ! Les travaux sur le site pour aménager un accès de proximité de la station de tram n’ont pas été financés par la Ville mais par une dotation de 2 millions d’euros attribuée par le Conseil Général et de 2 millions d’euros financés par nous-mêmes par pure bonne volonté de notre part alors que nous n’en avions aucune obligation !

OUI MONSIEUR LE MAIRE ! Il était nécessaire de rétablir la vérité et autorisez-moi à vous demander pourquoi autant de haine ? Notre association sans subsides publics, sans subventions gère avec succès un équipement hors d’âge, à ses risques et périls et ce depuis 102 ans. Nous générons 21 millions d’euros de retombées économiques pour la Ville de Dijon et organisons la manifestation que nous avons créée, qui est le premier événement économique et populaire de la grande région, à savoir la foire internationale et gastronomique de Dijon, laquelle est la quatrième foire de France quand Dijon n’est que la 17ème ville de France ! » 




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