Hausse des prix des assurances : 28 % des habitants de la région renoncent à déclarer des sinistres
Selon une récente étude sur la hausse des prix de l’assurance habitation et automobile, 28 % des habitants de la région Bourgogne-Franche-Comté renoncent à déclarer des sinistres par pragmatisme économique.
Publié : 13 avril 2025 à 12h30 par la rédaction
/medias/MjaNPwYemg/image/Accident_rocade___Photo_FabriceAubry1744277283085.jpg)
La néo-assurance Leocare met en évidence un comportement de plus en plus marqué chez les Français confrontés à l’inflation. Alors que l’on pourrait s’attendre à une progression des fraudes, une nouvelle étude révèle une autre réalité. Souscrite pour apporter une protection, l’assurance devient une source d’inquiétude financière qui pousse près d’un tiers des assurés de la région à ne pas déclarer certains sinistres par peur d’une majoration de leur cotisation. Mais moins déclarés, les petits sinistres du quotidien peuvent finir par coûter plus cher aux assurés comme aux assureurs.
Frauder : la solution anti-crise des Français ?
Non. La grande majorité des habitants de la région Bourgogne-Franche-Comté (87 %) déclarent n’avoir jamais fraudé. Ils ne seraient que 13 % à tromper leur assurance lors d’un sinistre impliquant le logement (8 %) ou un véhicule (5 %). La fraude reste une pratique minoritaire car risquée pour l’assuré. Il encourt la résiliation de son contrat voire des poursuites judiciaires et financières. Le délit sera inscrit dans un fichier national limitant son accès à des assurances abordables.
Parmi les pratiques condamnables, 10 % des assurés de la région reconnaissent avoir fourni de fausses factures, et 13 % avoir souscrit une assurance après un sinistre. La falsification des informations est aussi fréquente que l’exagération intentionnelle des dommages. Ainsi, 12 % des assurés de la région avouent surestimer les dégâts pour augmenter les indemnisations.
Déclarer son sinistre est un arbitrage pour près d’un Français sur deux (51 %)
Dans un contexte de baisse du pouvoir d’achat, l’assurance n’échappe pas au pragmatisme économique. Face à l’inflation, 51 % des habitants de la région Bourgogne-Franche-Comté évaluent les coûts et les avantages à déclarer un sinistre à leur assurance. Un arbitrage parfois à la limite de la fraude pour 30 % des assurés de la région qui déclarent pouvoir être tentés de surestimer le montant des dommages.
Plutôt que de risquer une hausse de la prime d’assurance, ils sont 28 % à renoncer à déclarer un sinistre. Ces dommages sur lesquels les les habitants de la région préfèrent faire l’impasse - quitte à assumer les coûts - sont souvent minimes. Les conducteurs évoquent ne pas signaler un impact de gravillon sur le pare-brise (59 %) ou un accrochage avec un trottoir (66 %). Idem pour les résidents qui ne signalent pas toujours une infiltration de pluie (65 %) ou un appareil électroménager en panne (63 %). Pourtant ces aléas du quotidien peuvent empirer jusqu’à représenter des coûts importants.
La phobie administrative, ce mal bien Français.
Indéniablement, l’impact sur les primes d’assurance est un facteur dissuasif à la déclaration des sinistres. Ainsi, 75 % des assurés de la région déclareraient plus souvent leurs dommages si le prix de l’assurance ne dépendait pas du nombre de sinistres, dont 33 % sans hésitation. Pourtant, d’autres obstacles plus structurels freinent les déclarations. Les démarches administratives demeurent dissuasives pour 62 % des assurés de la région. Les délais de traitement des dossiers constituent aussi un facteur de découragement pour 56% des répondants de la région. Enfin, les interventions physiques mais nécessaires à l’indemnisation restent perçues comme contraignantes par 23 % des sondés.
“Un sinistre mineur non pris en charge peut vite devenir un problème majeur, et représenter un risque pour l’assuré. À terme, ces coûts plus élevés pèsent aussi sur les assurances, qui les répercutent sur l’ensemble des contrats. Ne pas déclarer, c’est un calcul à court terme qui pénalise autant l’individu que le modèle mutualiste des assurances en France. Mieux vaut anticiper et s’assurer plutôt que faire face à des conséquences plus lourdes.” souligne Christophe Dandois, co-fondateur de Leocare.