Bourgogne-Franche-Comté : 3ème région à perdre le plus de néo-bacheliers
Dans une récente étude, l’INSEE révèle qu’un quart des néo-bacheliers poursuit ses études en dehors de la région en 2022. Pour cause, une offre de formation faible en dehors de Dijon et Besançon, et des facteurs sociaux jouant dans ce choix.
Publié : 8h50 par Lukas Dutaud
En 2022, sur les près de 17 000 élèves de Bourgogne-Franche-Comté ayant obtenu leur baccalauréat, plus d’un quart partent ailleurs pour poursuivre leurs études. La région est la 3ème à perdre le plus de néo-bacheliers, derrière la Corse et le Centre-Val de Loire.
De nombreuses raisons en cause
Bien que la région propose plus de 500 formations pouvant accueillir un total de 25 000 étudiants, deux tiers de l’offre se concentrent uniquement à Dijon et Besançon. Ainsi, plus l’on s’éloigne de ces deux chefs-lieux, plus le taux d’étudiants sortants va être élevé. Les jeunes tout juste diplômés en bordure de région vont avoir tendance à partir en Ile de France, dans le Grand Est ou encore en Auvergne-Rhône-Alpes. En notant qu’« un (étudiant) sortant sur cinq poursuit ses études dans l’agglomération lyonnaise ».
La mention obtenue au baccalauréat va également être un facteur de départ. En effet, plus un étudiant a une mention importante, plus il va partir de la région. Selon les chiffres de l’INSEE, le taux de sortants parmi les néo-bacheliers sans mention va être de 19%, quand ce même taux avec une mention « très bien avec les félicitations du jury » va être de 62%. Les étudiants ayant de meilleures distinctions vont se diriger vers de plus grandes écoles, souvent situées à Paris et à Lyon.
S’ajoute à cela des facteurs liés à l’origine sociale : 45% des sortants de la région viennent d’un milieu très favorisé. Pour cause, ces étudiants ont « davantage de moyens financiers leur permettant de faire face à des éventuels frais de déménagement ou de déplacements. Ils peuvent également s’acquitter de frais d’inscription importants. Ils ont aussi plus souvent obtenu une mention. Quant aux plus modestes, un taux minimum d’élèves boursiers leur favorise l’accès aux formations de l’enseignement supérieur. »
Des données dépendant du type de formation
Alors que près de la moitié des néo-bacheliers de Bourgogne-Franche-Comté poursuivent leur cursus en licence, nombreux sont ceux à étudier en dehors de la région. Cependant, cela varie surtout en fonction de la licence elle-même. Les étudiants de licences d’art, de lettres et de langues voient « quatre étudiants sur dix accepter une place dans une autre région », et pour cause, des formations concentrées et trop éloignées pour certains néo-bacheliers. Les étudiants en licence de droit, sciences politiques et science-technologie, sont eux aussi plus mobiles, en raison du manque d’offre.
À l’inverse, les licences PASS (santé médecine) et STAPS (activités physiques et sportives) vont totaliser plus d’entrants que de sortants. Ceci est dû au quota imposé par la région pour favoriser l’accès à ces formations très demandées aux « candidats du territoire ».
Les brevets de technicien supérieur (BTS) et les bachelors universitaires de technologie (BUT) sont les filières les plus prisées après les licences. Ces types de formation sont choisis par 40% des entrants en Bourgogne-Franche-Comté et par 34% des néo-bacheliers qui restent dans la région. Mais, « malgré un grand nombre d’entrants, le solde des entrées-sorties est légèrement déficitaire pour ces deux offres de formation ».
Des conséquences directes sur la démographie
Comme le constate l’INSEE, « les 18-24 ans ont davantage tendance à quitter la Bourgogne-Franche-Comté qu’à venir s’y installer ». À l’inverse, les générations plus âgées vont favoriser la région pour mieux profiter de leur retraite. Ainsi, « ces mouvements participent au vieillissement de la population régionale et à la dégradation du solde naturel du fait de la baisse du nombre de femmes en âge de procréer ».