D’ici à 2050, la région pourrait compter 145 000 actifs en moins
L’INSEE de Bourgogne-Franche-Comté a livré cette semaine l’une de ses dernières études. La population active de la région pourrait passer de 1,27 million en 2021 à 1,12 en 2050. Il s’agirait de l'une des plus fortes baisses régionales.
Publié : 8 décembre 2024 à 7h00 par la rédaction
En 2021, 1,27 million de Bourguignons-Francs-Comtois âgés de 14 à 70 ans sont présents sur le marché du travail, qu’ils soient en emploi ou au chômage. Cette population active baisse depuis une dizaine d’années en raison de nombreux départs en retraite, et ce malgré la participation accrue des femmes et des actifs de plus de 55 ans au marché du travail. Néanmoins plus récemment, elle est restée relativement stable. Cela s’explique par les politiques publiques, en particulier le report de l’âge de départ à la retraite et le développement de l’apprentissage. Ces mesures ont ainsi entraîné une augmentation du taux d’activité chez les seniors et les jeunes. Mais le vieillissement devrait s’accentuer dans les prochaines décennies avec l’arrivée aux âges de la retraite des générations nombreuses du baby-boom. La population active continuerait de diminuer plus rapidement que l’ensemble de la population régionale.
Une forte baisse de la population active quel que soit le scénario
La variation de la population active dépend à la fois des évolutions démographiques (naissances, décès, migrations résidentielles) et des changements dans la participation au marché du travail. Quel que soit le scénario, la population active devrait continuer de diminuer. Selon le scénario central fondé sur la poursuite des tendances démographiques récentes, la population active régionale pourrait passer de 1,27 million en 2021 à 1,12 million en 2050. Elle diminuerait de presque 145 000 actifs, soit une baisse de 11 % au cours de la période. Au-delà de ce scénario, d’autres hypothèses peuvent être envisagées, en fonction de différents comportements d’activité. Si la tendance de la population à se présenter sur le marché du travail restait constante tout au long de la période, la baisse de la population active serait particulièrement importante, atteignant -15 % d’ici 2050. En revanche, si les seniors (en raison de l’allongement probable des carrières) et les jeunes (grâce à la hausse de l’apprentissage) étaient plus souvent actifs, la baisse serait moins rapide (-9 %). Enfin, en plus de ces hypothèses, si les personnes de 60 à 64 ans avaient des taux d’activité similaires aux 55-59 ans (variante A), la population active ne pourrait baisser que de 8 %.
La Bourgogne-Franche-Comté ferait partie des trois régions qui subiraient la plus forte baisse
Selon le scénario central, la principale cause de la diminution de la population active serait démographique dans l’ensemble des régions métropolitaines et tout particulièrement en Bourgogne-Franche-Comté. La proportion élevée de personnes plus âgées dans la population provoquerait davantage de départs en retraite que d’entrées de jeunes actifs sur le marché du travail. Dans la région, le seul effet de la démographie pourrait faire baisser la population active de 13 % d’ici 2050. Cette baisse serait plus prononcée en Corse et en Nouvelle-Aquitaine. À l’inverse, la diminution serait beaucoup moins marquée en Île-de-France et dans les Hauts-de-France, où la part de seniors de 60 ans ou plus est la plus faible. Par ailleurs dans la région, les migrations résidentielles, avec davantage de départs que d’arrivées d’actifs, participeraient également à faire baisser la population active régionale (-3 %). Ces deux tendances seraient toutefois freinées par une augmentation des taux d’activité, en particulier due aux réformes des retraites. L’allongement de la vie active augmenterait le nombre d’actifs à l’horizon 2050 (+5 %).