Plan vélo 2023 / 2030 : qu’en pense l’association EVAD ?

Ci-dessous, le communiqué de l’association EVAD :

L’association EVAD se réjouit que Dijon Métropole se dote pour de bon d’un document de stratégie et de planification pour le vélo afin de répondre à l’ambition que nous partageons tous (élus, techniciens et citoyens) : le développement du vélo à hauteur de 12% de part modale d’ici 2030. Même si les membres de l’association auraient apprécié pouvoir participer à ce travail de réflexion qui aurait pu, ou aurait dû, être collectif et enrichi par le regard des « maîtres d’usage » que sont les citoyens, les cyclistes dijonnais, EVAD salue néanmoins cette avancée majeure qui va dans le bon sens de la nécessaire transition écologique vers une ville plus sobre, apaisée et résiliente. Si les ambitions sont largement partagées, la mise en œuvre des actions devant mener à la réussite de ces objectifs nous questionne davantage.

Tout d’abord, si la 2ème place de Dijon au baromètre des villes cyclables de la FUB en 2017 est une bonne nouvelle et reflète tout le travail accompli (que nous saluons) depuis le « clou rouillé » (récompensant la pire ville cyclable) du début des années 2000, le recul au classement de Dijon dans les baromètres suivants (4ème en 2019 et 12ème en 2021), traduit manifestement un ralentissement des progrès accomplis jusque-là, et une ambition moindre comparativement à de très nombreuses autres villes françaises. Il y a donc nécessité d'agir plus fort et plus vite.

Concernant les infrastructures projetées, nous saluons la volonté des élus de la métropole de développer (ou plutôt d’aménager) des axes structurants aussi bien dans la ville centre que vers/depuis les villes voisines. Il s’agit effectivement d’un levier important pour développer la pratique du vélo au-delà du contexte très urbain du centre-ville de Dijon. Toutefois, la politique envisagée en dehors de ces axes structurants nous interpelle. En effet, le document adopté précise « Les axes secondaires seront réalisés en fonction des opportunités ». Nous comprenons, qu’il n’y a ni stratégie, ni programme de développement, ni budget alloué pour ces secteurs. Ainsi, le schéma directeur semble réellement jouer son rôle de document programmatique sur les 6 axes structurants définis comme prioritaires et pour lequel il réserve un modeste budget (2M€/an). Le reste du programme et des secteurs de la Métropole semblent se résumer à « advienne que pourra ». Cela ne traduit-il pas que le budget alloué est insuffisant ? (Pour comparaison avec d'autres agglomérations équivalentes : Rennes 10M€/an, Tours 18M€/an, Grenoble 5M€/an).

Cette question de budget nous paraît primordiale car dans le même temps, nous pouvons constater une sorte de « double discours » politique et budgétaire lorsque d’autres millions d’euros, représentant parfois plusieurs années de « budget vélo de 2M€ », sont utilisés pour améliorer et fluidifier (et donc encourager) les déplacements en voiture (échangeur d'Ahuy, le récent projet d'aménagement d'un tronçon dans la zone d'activités de Beauregard…) qui est pourtant un mode de transport dont on souhaite faire réduire la part modale de 60% à 35% à l’horizon 2030… C’est ici que se situe notre principale réserve sur ce nouveau schéma directeur : avoir les moyens de ses ambitions paraît primordial pour atteindre ses objectifs.

Finalement, EVAD souhaite saluer l’adoption de ce schéma directeur qui permet ainsi d’avoir une idée plus claire sur la politique vélo des prochaines années grâce à une programmation détaillée des projets et travaux prévus jusqu’à 2030. EVAD se tient disponible après de la ville de Dijon, de Dijon Métropole, de ses élus et de ses techniciens pour apporter sa pierre à l’édifice de l’ensemble de ces futurs projets, et ainsi contribuer à cette ambition commune : faire de Dijon une métropole enfin cyclable.