7 Bourguignons-Francs-Comtois sur 10 sont nés dans la région
En 2018, 7 habitants de Bourgogne-Franche-Comté sur 10 sont nés dans la région. Cette proportion de natifs a peu diminué depuis 1975 et se trouve plus élevée dans l’est de la région. Par ailleurs, un peu plus de 2 habitants sur 10 sont nés dans une autre région et environ 1 sur 10 à l’étranger. Ci-dessous l’étude de l’INSEE.
Publié : 1er mars 2022 à 16h54 par la rédaction
En 2018, 68% des Bourguignons-Francs-Comtois sont nés dans la région
Crédit : Photo d'illustration K6FM
Au 1er janvier 2018, 2,8 millions de personnes habitent en Bourgogne-Franche-Comté. Parmi les résidents, près de 68 % sont nés dans la région. Avec trois points de plus que la moyenne nationale, la région compte la cinquième part de natifs la plus forte de France métropolitaine. Excepté en Île-de-France, elle est globalement plus élevée dans les régions du nord, à l’image des Hauts-de-France où 82 % des résidents sont natifs de la région. À l’opposé, les régions méridionales, telles que Provence-Alpes-Côte d’Azur, la Corse ou l’Occitanie, bénéficient d’un haliotropisme et d’un héliotropisme pour attirer une population d’adoption. Ces régions comptabilisent entre 53 % et 56 % de natifs. L’Île-de-France dénombre également une part de natifs peu élevée en raison de l’attractivité économique de la région capitale.
La part de natifs diminue de 5 points en 45 ans
En 1975, avec 73 % de natifs parmi ses résidents, la Bourgogne-Franche-Comté se situait au huitième rang des régions métropolitaines, loin derrière la Bretagne (87 %). En 45 ans, cette proportion de natifs a peu diminué dans la région, à l’image du Grand Est et des Hauts-de-France. À l’inverse, cette baisse est plus prononcée en Bretagne ou dans les Pays de la Loire. En Bourgogne-Franche-Comté, la part de natifs et son évolution dans le temps sont à mettre au regard de la faible croissance démographique depuis une cinquantaine d’années. Cette dernière est la conséquence du déclin de l’emploi industriel, avec des arrivées dans la région qui compensent à peine les départs.
La majorité des non-natifs originaires des régions voisines
En 2018, 23 % des habitants de Bourgogne-Franche-Comté sont originaires d’une autre région française. Ces Bourguignons-Francs-Comtois d’adoption proviennent principalement des régions voisines. Ils sont 20 % à arriver d’Île-de-France, 15 % de chacune des régions Grand Est et Auvergne-Rhône-Alpes et 3 % du Centre-Val de Loire. Les Hauts-de-France, pourtant non limitrophes, sont la terre natale de 6 % des Bourguignons-Francs-Comtois d’adoption.
Par ailleurs, 9 % des habitants de Bourgogne-Franche-Comté sont nés à l’étranger. Cette proportion est inférieure à la moyenne nationale qui atteint 12 %. 4 habitants nés à l’étranger sur 10 proviennent d’Europe, et autant d’Afrique. Cette proportion de résidents nés en Europe est plus importante qu’en moyenne nationale (3 sur 10). À l’inverse, la part de ceux nés en Afrique est plus faible, puisqu’en France métropolitaine la moitié des personnes nées à l’étranger est originaire de ce continent.
Une part de natifs plus importante à l’est de la région
Au sein de la région, la proportion de natifs est très différente selon les départements. Si les trois quarts des habitants du Doubs et de Haute-Saône sont nés dans la région, ils ne représentent que la moitié des habitants dans l’Yonne et six sur dix dans la Nièvre.
D’une manière générale, les natifs sont davantage présents au sein des zones rurales. Dans celles-ci, 71 % des habitants sont nés en Bourgogne-Franche-Comté contre 65 % dans l’urbain. Il existe également de fortes disparités départementales. Ainsi, respectivement 78 % et 80 % des habitants du rural de Haute-Saône et du Doubs sont natifs de la région contre 58 % et 60 % des résidents du rural de la Nièvre et de l’Yonne. Ces différences sont à relier, d’une part, à l’attractivité des territoires et leur capacité à retenir leur population de naissance, et d’autre part à la proximité avec des territoires limitrophes attractifs.
La part de personnes nées à l’étranger, également très différente d’un département à l’autre, renvoie à l’histoire des migrations. En Haute-Saône, moins de 6 % des résidents sont nés à l’étranger, part la plus faible des départements de la région. À l’inverse, les résidents nés à l’étranger sont, en proportion, deux fois plus nombreux au sein du Territoire de Belfort. Parmi eux, un tiers est originaire d’Europe. En Saône-et-Loire, un résident né à l’étranger sur deux est issu d’un pays européen. Le département a notamment connu une importante immigration portugaise du début des années 60 jusqu’à la fin des Trente Glorieuses due à un fort besoin de main d’œuvre, notamment industrielle. En Côte-d’Or, la moitié des résidents nés à l’étranger sont originaires du continent africain. Par ailleurs, hors Europe et Afrique, les départements de l’est de la région, notamment le Jura, comptent une forte part de résidents nés en Turquie. Les migrations dans ces départements ont été influencées par la proximité de l’Allemagne, pays dans lequel il existe une immigration turque historique.
Deux fois plus d’enfants de moins de 15 ans parmi les natifs
Les natifs sont globalement plus jeunes, avec un âge moyen de 41 ans contre 48 ans pour les non-natifs. Les enfants de moins de 15 ans sont notamment deux fois plus nombreux parmi les natifs, leur mobilité géographique étant conditionnée par celle de leurs parents.
Les élèves, étudiants ou jeunes de moins de 14 ans sont surreprésentés parmi les natifs (27 % contre 14 %), à l’inverse des retraités qui sont moins nombreux (figure 3). La part des actifs occupés est également légèrement plus faible chez les natifs, 39 % contre 42 %. L’emploi est un déterminant de la mobilité géographique, ce constat est donc valable pour l’ensemble des régions françaises.
Parmi les actifs occupés, les natifs comptent en proportion davantage d’ouvriers, en lien avec le tissu industriel de la région. En revanche, la proportion de natifs exerçant une fonction de cadre ou une profession intellectuelle supérieure est plus faible. Cela s’explique par le fait qu’ils sont moins nombreux en proportion à être diplômés du supérieur. Ces catégories d’actifs sont par ailleurs plus mobiles géographiquement.