Une manifestation annoncée pour jeudi devant la cité judiciaire

Le syndicat du personnel de la protection judiciaire de la jeunesse (SNPES-PJJ/FSU) appelle à participer à une journée d'action nationale contre le nouveau code de justice pénale des mineurs. Un rassemblement est prévu ce jeudi à 13h devant la cité judiciaire de Dijon.

Publié : 27 septembre 2021 à 19h34 par Fabrice Aubry

Une manifestation est annoncée pour jeudi devant la cité judiciaire
Une manifestation est annoncée pour jeudi devant la cité judiciaire
Crédit : Photo d’illustration K6FM

Le syndicat a exposé la situation dans un communiqué que voici :

 

Le 1er octobre 2021, entrera en vigueur le nouveau Code de la justice pénale des mineurs (CJPM). Cette réforme, imposée sans aucune concertation avec les professionnels de la justice des enfants, vient renforcer une politique pénale toujours plus expéditive et répressive.

Une justice des enfants sacrifiée

Nous n’avons cessé de le dénoncer : cette réforme est fondée sur la base d’une idéologie sécuritaire et d’une vision stéréotypée de la jeunesse en difficulté. La justice des enfants serait trop lente et laxiste... En réalité, le rapprochement toujours plus important avec celle des adultes menace la spécificité de la justice des mineurs et entrave les possibilités de développer de l’action éducative en leur faveur.

Par ailleurs, les professionnels savent bien que les difficultés rencontrées dans l’exercice de leurs missions actuelles ne sont en rien liées à la procédure pénale instaurée par l’ordonnance du 2.02.1945, mais bien d’un manque de moyen général, à tous les niveaux de l’institution judiciaire.

Une institution fragilisée et non préparée

Attachés à la place de la Protection Judiciaire de la Jeunesse dans le champ de la protection de l’enfance, les personnels ne peuvent que constater avec effroi l’état de délabrement de celle-ci. Nous partageons avec ces collègues les conséquences désastreuses dans l’accompagnement des jeunes et des familles.

Dans notre administration, cette réforme se déploie dans un contexte de souffrance institutionnelle aggravée par les effets de la crise sanitaire, mais également d’une pressurisation des personnels sans précédents. À moins d’une semaine de l’application de la réforme, sur les 650 personnels devant être formés à la nouvelle procédure pénale dans notre région, seulement 100 agents l’ont été. La mise en oeuvre des nouveaux outils de gestion (logiciels informatiques) tels que « Parcours » ou « Chorus DT », dans la précipitation et toujours sans formation des personnels administratifs s’avère particulièrement maltraitante pour les agents.

À notre cri d’alerte, une réponse... par l’enfermement

Alors que les personnels ont régulièrement interpellé l’administration sur le manque criant de lieux d’accueils pour les jeunes, tant en assistance éducative que dans un cadre pénal, le Directeur interrégional fait le service après-vente des annonces du ministre de la justice dans la presse et les médias télé : la création de centres fermés ! Aussi, trois centres fermés devraient voir le jour : dans la Nièvre, la Haute-Saône et la Saône et Loire. Ces projets, souvent confrontés à une opposition des municipalités et des riverains se mènent sans aucune information, ni concertation avec les professionnels et ne répondent donc en rien à leurs besoins.

Dans un double discours permanent, notre direction assure la promotion, modulable en fonction de son interlocuteur : projet soi-disant éducatif et pédagogique face aux

représentant-es du personnel et discours sécuritaire face aux collectivités ! À Varennes le Grand (71), le centre fermé, prétendument éducatif, devrait s’installer face au centre pénitentiaire ! Tout un symbole.   




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