Un biomédicament pour lutter contre une leucémie en essai clinique dans la région
Fondée à partir des travaux de deux chercheurs issus de l’EFS Bourgogne-Franche-Comté, Advesya a développé un biomédicament permettant de cibler les leucémies aigues myéloïdes. Un essai clinique de phase 1 a été approuvé par les autorités européennes, marquant une étape cruciale dans le développement de ce traitement.
2 novembre 2024 à 7h00 par la rédaction
Un espoir thérapeutique pour vaincre la leucémie
Si les avancées thérapeutiques ont considérablement amélioré le pronostic face à certains cancers, d’autres restent réfractaires aux traitements et conduisent à long terme à des rechutes et des impasses thérapeutiques. C’est le cas de la Leucémie Aigüe Myéloïde (ou LAM), maladie agressive de la moelle osseuse diagnostiquée chez 5 000 personnes chaque année en France. Ces patients sont traités en première intention par des chimiothérapies intensives, qui détruisent à la fois les cellules cancéreuses et les cellules saines. Une autre alternative thérapeutique est la greffe de moelle osseuse pour les patients éligibles, qui sont peu nombreux. Cependant, à 5 ans post traitement, plus de 80% des patients traités rechutent et se trouvent en impasse thérapeutique. Faute de traitement efficace, ce nouveau traitement par cellules CAR-T (ou CAR-T cells) ciblant la molécule IL-1RAP, une molécule exprimée par les cellules leucémiques, représente un réel espoir pour les patients atteints de LAM, pouvant conduire potentiellement à une rémission durable, voire la guérison.
Deux chercheurs de l’EFS Bourgogne-Franche-Comté à l’origine du projet d’Advesya
Impliqués dans la thérapie cellulaire et génique depuis près de 20 ans, les Dr Marina Deschamps et Christophe Ferrand sont directeurs de recherche de l’Établissement français du sang Bourgogne-Franche-Comté au sein de l’UMR1098 Right. C’est à la suite d’un congrès scientifique aux Etats-Unis en 2013 qu’ils découvrent la thérapie cellulaire par CAR-T cells, cellules génétiquement modifiées et programmées pour reconnaitre les cellules tumorales d’un patient et les détruire.
Interrogés par un collègue clinicien dont les patients sont en impasse thérapeutique et forts de leur expérience préalable (voir encadré ci-dessous), ils décident d’importer cette technologie au sein de l’unité de recherche à Besançon, grâce à l’aide précieuse et une collaboration avec le MD Anderson Cancer Center à Houston, pour développer un programme inédit.