Affichage publicitaire à Dijon : l’association « les amis de la terre » interpelle François Rebsamen
Dans une lettre ouverte, dont une copie nous a été envoyée ce jeudi matin, l’association écologiste « les amis de la terre de Côte d’Or » interpelle François Rebsamen et les élus dijonnais sur l’affichage publicitaire dans la Cité des Ducs. Retrouvez cette lettre ci-dessous.
Publié : 18 février 2021 à 11h15 par la rédaction
« Mesdames et Messieurs
Vous n'êtes pas sans ignorer la situation environnementale catastrophique de notre planête. Il ne se passe pas un jour sans qu'un nouveau rapport tire un signal d'alarme sur la disparition des insectes, sur le réchauffement climatique, sur la pollution de l'air... L'origine commune de ces dégradations environnementales est notre société de surproduction et de surconsommation. Consommer, plus, toujours plus, c'est devenu une véritable aliénation pour certains, exprimée par le graal du 20ème siècle : la croissance économique.
Cette surconsommation est essentiellement rendue possible par la publicité. En 2018, vous avez voté un RLPi (Règlement Local de Publicité intercommunal) qui a permis seulement la suppression de plusieurs centaines de panneaux publicitaires de grand format sur toute l'agglomération, mais laissant la publicité sur les centaines d'abribus et panneaux sucettes. Suite à nos différentes démarches, ce RLPi est plus restrictif que ce que vous aviez prévu initialement. Ainsi de nombreuses rues sont devenues apaisées, des rues ou les passants sont plus tentés à admirer la végétation que de regarder des publicités, qui s'en plaint maintenant ?
Nous vous interpellons aujourd'hui pour vous demander de passer à la seconde étape : le non renouvellement du contrat qui lie la métropole au publicitaire société Clear Channel. Cette société s'occupe du mobilier urbain (abribus et panneaux sucette) et gère ainsi des centaines de panneaux publicitaires, de façon pas toujours légale d'ailleurs... Ce contrat se termine courant 2022. Nous vous demandons dès maintenant à vous engager explicitement à ne pas renouveler ce contrat (comme l'a fait la ville de Grenoble en 2014, ce qui a aidé Grenoble à devenir capitale verte européenne en 2020) et à prendre dès maintenant les dispositions nécessaires pour anticiper le renouvellement des abribus. Cet engagement permettra de libérer davantage la métropole de cette incitation à la surconsommation, dont l'achat de produits absolument non locaux et très polluants, ou faisant la promotion de sociétés complices du réchauffement climatique et aux normes sociales critiquables, d'encourager le sexisme et le lobby industriel. La publicité est source de nombreux maux que nous avons synthétisés dans notre dossier.
La publicité sur le mobilier urbain n'est pas une fatalité. Ce non-renouvellement de contrat sera une excellente occasion de favoriser alors un mobilier urbain éco-conçu, à taille humaine, centré, comme les panneaux des arrèts de tram, sur l’information culturelle, sportive, citoyenne; « c’est au citoyen de décider quelle information il veut recevoir » !
Nous vous demandons dès maintenant de vous exprimer clairement sur le sujet, notamment par un vote en ce sens dès le prochain conseil métropolitain. »