Les anti-nucléaires ne lâchent rien en Côte d’Or
Une nouvelle manifestation était organisée ce mercredi à Moloy, à 30 Kms au nord de Dijon, non loin du CEA Valduc. Ci-dessous le communiqué du collectif « Bourgogne-Franche-Comté pour l’abolition des armes nucléaires ».
22 octobre 2020 à 5h55 par la rédaction
Crédit : Amis de la Terre 21
« Ce 21 octobre 2020, 5 lanceurs d’alerte du ‘Collectif Bourgogne Franche-Comté pour l’abolition des armes nucléaires’ ont déployé des banderoles à Moloy, sous la surveillance et la protection bienveillantes des gendarmes, en attendant le passage des voitures et des bus ramenant le personnel du CEA-Valduc (Commissariat à l'énergie nucléaire et aux énergies alternatives) à la fin de la journée de travail.
Initiées en janvier 2020, c'est la 9ème vigie citoyenne mensuelle près du CEA-Valduc pour demander la reconversion du CEA Valduc a des applications utiles à l'humanité, et la signature du TIAN par la France.
La dissuasion nucléaire, ça ne marche pas !
Car une arme dont l’adversaire sait qu’elle ne sera pas utilisée n’a aucun effet dissuasif : L’Égypte a attaqué Israël en 1967 malgré l'arme nucléaire israélienne. L'Argentine n'a pas craint l'arme nucléaire britannique en 1982 quand elle a voulu annexer les îles Malouines. La Russie n'a pas eu peur des armes nucléaires de l'Occident quand elle a phagocyté une partie du Donbass ukrainien en 2014. Les armes nucléaires soviétiques et chinoises n’ont pas empêché la guerre russo-chinoise de 1969 au sujet d'une île du fleuve Oussouri, l'île Zhenbao. Les armes nucléaires indiennes et pakistanaises n’ont pas empêché les crises entre l’Inde et le Pakistan depuis 1999, dont celle de Kargil, ("guerre des glaciers") qui a causé plus de 1 000 morts.
La dissuasion, du bluff !
Un ancien ambassadeur de France a pu dire que l’arme nucléaire garantit la sécurité de la France comme une porte blindée garantit la sécurité d’un logement. En réalité, la dissuasion nucléaire n’est pas une porte blindée, c’est une porte grande ouverte avec, au-dessus, un panneau indiquant « Défense d’entrer, danger de mort ! ». Mais si un voleur ne croit pas à la menace de mort, il entre dans la maison…
« Il n’y a pas de plan B ! »
« Quel est le plan B en cas d’échec de la dissuasion ? » Question posé par un participant à Jean-Claude Mallet, conseiller spécial de Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, lors d'un colloque en octobre 2017. La réponse de Jean-Claude Mallet est courte et a le mérite de la clarté : « Il n’y a pas de plan B ! ». Cela signifie en clair qu’en cas d’échec de la dissuasion nucléaire, la France serait soit sous la domination de l’adversaire qu’elle entendait dissuader et en tous cas ne serait pas en mesure de protéger ses « intérêts vitaux », soit victime d’une frappe nucléaire en réponse à la frappe française.
Nouvelle ratification du Traité d'interdiction des armes nucléaires : Les 50 ratifications seront atteintes avant la fin de 2020, et vont rendre les armes nucléaires interdites.
la norme du droit international. Le TIAN, voté à l’ONU en 2017 par 122 États, sera applicable quand 50 pays l'auront ratifié : nous en sommes à 47, la dernière ratification étant celle de Tuvalu, nation insulaire du Pacifique, le 13 octobre 2020. La reconversion des personnels du CEA affectés aux activités militaires va bientôt devoir s'imposer, et plus elle sera anticipée, moins elle sera difficile. Les actions menées par le ‘Collectif Bourgogne Franche Comté pour l’abolition des armes nucléaires’ s’inscrivent dans le cadre de la ‘Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires’ (International Campaign to Abolish Nuclear Weapons - ICAN), lauréate du prix Nobel de la paix 2017, et dans la suite de l’interdiction internationale des armes biologiques (1972), des armes chimiques (1993), des mines antipersonnel (1997), et des bombes à sous-munitions (2008). »