L’enfance, la grande oubliée du nouveau gouvernement ?

Pas de ministère dédié à l’enfance malgré des besoins criants et des alertes répétées.

Publié : 27 décembre 2024 à 10h00 par Léon Charpenay

La Dynamique pour les Droits des Enfants rassemble près de 30 organisations non gouvernementales

Crédit : La Dynamique pour les Droits des Enfants

La composition du nouveau gouvernement dévoilée, une polémique grandit : 29 organisations réunies dans la Dynamique pour les Droits des Enfants dénoncent l’absence d’un ministère dédié à l’enfance. Cette instance, pourtant essentielle, pourrait piloter une stratégie globale pour répondre aux urgences touchant les enfants en France et à l’étranger.


Une situation alarmante


Les chiffres parlent d’eux-mêmes :


En France, 1 enfant sur 5 vit sous le seuil de pauvreté ; 42 000 vivent à la rue.Chaque année, 160 000 enfants subissent des violences sexuelles.À Mayotte, où les enfants représentent plus de la moitié de la population, les effets du cyclone Chido aggravent leur précarité.À l’échelle mondiale, 460 millions d’enfants sont affectés par des conflits et 250 millions ne sont pas scolarisés.Ces données traduisent une crise qui empire. Malgré les alertes incessantes des acteurs de terrain, le gouvernement dirigé par François Bayrou a choisi de ne pas créer un ministère de l’Enfance, ni même un poste dédié, un choix vivement critiqué par les organisations de défense des droits de l’enfant.


Une priorité nationale en reculLors de sa réélection, Emmanuel Macron avait promis de placer l’enfance au centre de son action publique. Pourtant, les avancées esquissées en 2023, saluées par le Comité des Droits de l’Enfant, semblent en suspens. « Nous observons un recul inquiétant : privations de logement, d’éducation, de protection… Les enfants souffrent, et aucune politique nationale cohérente ne se dessine », alerte Florine Pruchon, coordinatrice de la Dynamique.


Des mesures urgentes réclaméesPour enrayer ce déclin, la Dynamique propose plusieurs actions immédiates :


Reprise des comités interministériels dédiés à l’enfance, présidés par le Premier ministre.Création d’une délégation parlementaire aux droits des enfants.Moyens financiers et humains accrus dans les secteurs prioritaires, notamment pour les enfants de Mayotte.Selon les associations, seule la création d’un ministère de l’Enfance permettra d’articuler une politique transversale et ambitieuse, à la hauteur des enjeux.


Un appel à l’action« La France, patrie des droits humains, ne peut rester immobile », martèle la Dynamique, exhortant Emmanuel Macron à poser les fondations d’une stratégie nationale avant 2027. L’enfance ne peut plus attendre.


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