Des « menaces sérieuses » sur une conférence, selon Didier Martin
Le député Renaissance de la première circonscription de Côte d’Or, Didier Martin, a annoncé avoir annulé une conférence initialement prévue jeudi à la salle Devosge à Dijon en raison de « menaces sérieuses et avérées d'origine syndicale » en lien avec le mouvement contre la réforme des retraites. Les syndicats ont aussitôt exprimé leur stupéfaction.
Publié : 18 avril 2023 à 19h00 par Fabrice Aubry
Didier Martin a annulé la conférence prévue ce jeudi à la salle Devosge à Dijon
Crédit : Photo archive K6FM
Le député de la majorité présidentielle Didier Martin, membre de la commission des affaires sociales de l’assemblée nationale, a été l’un des parlementaires chargés ces derniers mois d’organiser les débats sur la fin de vie. Alors que la commission citoyenne a rendu son rapport il y a quelques semaines et qu’Emmanuel Macron a indiqué qu’une nouvelle loi sera proposée d’ici à la fin de l’été, une soirée débat était prévue ce jeudi soir à Dijon sur ce sujet. Mais ce mardi midi, coup de théâtre avec ce communiqué de Didier martin :
« Suite à des menaces sérieuses et avérées d’origine syndicale et en lien avec le mouvement contre la réforme des retraites, je suis contraint d’annuler et de reporter à une date ultérieure la conférence publique sur la fin de vie qui devait se tenir ce jeudi 20 avril 2023 à Dijon, en présence d’Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, et de nombreuses autres personnalités. J’ai dû prendre cette décision en responsabilité pour assurer la sécurité de l’événement et des 250 personnes déjà inscrites. Je regrette vivement que ce grand sujet de société de la fin de vie, qui nécessite un débat respectueux, serein et apaisé, ne puisse se tenir aujourd’hui dans de bonnes conditions. »
Les syndicats expriment leur stupéfaction
Le député s’est-il emballé lorsqu’il indique des « menaces sérieuses et avérées » ? Si le syndicat Solidaires 21 confirme qu’un rassemblement était bien prévu ce jeudi soir devant la salle de la conférence, il conteste les mots employés par le député. La direction locale de la CGT s’est également exprimé via un communiqué :
« Nous voulons exprimer notre stupéfaction. Nous sommes aux limites de propos diffamatoires de la part d’un député de la majorité d’Emmanuel Macron, c’est profondément déplacé et inadmissible. Toutes nos manifestations sont cadrées et encadrées sur les revendications de l’intersyndicale et de la CGT, sans aucun débordement, y compris devant les permanences des députés. Suite à l’avis rendu par le Conseil Constitutionnel le 14 avril, la promulgation de la loi portant sur la contre-réforme des retraites en catimini la nuit du 15 avril, l’allocution paternaliste, pleine de mépris de classe du Président de la République le lundi 13 avril, pour la CGT la mobilisation et la lutte sont essentielles pour répondre à ces provocations et imposer le retrait de cette réforme. Depuis le mois de janvier ni Monsieur Martin, ni Monsieur Bordat, ni Mme Khattabi, contrairement à ses affirmations sur l’antenne de France 3 Bourgogne, n’ont daigné recevoir l’intersyndicale. Ils n’ont jamais voulu prendre en compte les propositions des organisations syndicales. Ces députés sont les élus de la Nation, ils ont fait le choix, assumé ou non, de ne pas écouter la colère et le niveau d’opposition qu’a généré ce projet de loi délétère et injuste pour l’ensemble des salariés et plus largement de la population. Et maintenant ils organisent un débat sur « la fin de vie » alors qu’ils viennent de contribuer à détruire, encore plus, le seul véritable système de solidarité de notre pays : la Sécurité Sociale, en attaquant la branche retraite. Que nos députés assument la crise sociale dans laquelle, avec ce gouvernement ils ont plongé l’intégralité du pays plutôt que de chercher des boucs émissaires. Nous exigeons du gouvernement le retrait de la loi promulguée à la hâte le 15 avril 2023. »