Une nouvelle unité créée au centre Georges-François Leclerc
Le centre Georges-François Leclerc, à Dijon, a créé la première unité de radiothérapie interne vectorisée de Bourgogne Franche-Comté. Il s’agit d’un nouvel outil pour le traitement personnalisé des cancers métastatiques.
22 novembre 2023 à 8h55 par la rédaction
Centre de référence en cancérologie de Bourgogne Franche-Comté, le CGFL a récemment créé la toute première Unité de Radiothérapie Interne Vectorisée de la Région pour proposer cette innovation thérapeutique aux patients atteints de cancers, notamment métastatiques de la prostate, de tumeurs neuroendocrines, digestives, de la thyroïde...).
Qu’est-ce que la RIV ?
Innovation thérapeutique de rupture pour le traitement de certains cancers métastatiques, la Radiothérapie Interne Vectorisée consiste en l’administration aux patients de petites molécules porteuses d’un atome radioactif, qui vont reconnaître et se fixer sur une cible exprimée ou surexprimée par les cellules tumorales. Ainsi, la radioactivité délivrée directement sur les cellules tumorales va provoquer des dommages sur leur ADN stoppant la progression de la maladie. Ces traitements sont administrés sous la responsabilité des médecins nucléaires, en étroite collaboration avec les oncologues médicaux sous forme d’injection répétée sur 4 à 6 cycles, toutes les 3 à 6 semaines d’intervalle.
Une approche théranostique
Cette technique combine donc les caractéristiques de la radiothérapie et de la chimiothérapie. Elle peut également être combinée avec des outils diagnostiques « compagnons », permettant de prédire l’efficacité du traitement et de s’inscrire ainsi dans une démarche de médecine de personnalisée.
Quelles sont les applications actuelles et les perspectives futures ?
Les résultats de cette innovation thérapeutique avaient été dévoilés au congrès mondial de cancérologie de l’ASCO en juin 2021. Présentée comme une révolution dans le traitement des cancers métastatiques, cette toute nouvelle modalité thérapeutique a été proposée, dès début 2022, aux patients du Centre régional de lutte contre le cancer. Devant le développement exponentiel de cette activité, les équipes ont réorganisé les activités et engagé les travaux nécessaires à créer une unité exclusivement dédiée à cette prise en charge, en offrant ainsi un meilleur confort de soin pour les patients et un meilleur confort de travail pour les équipes soignantes. Jusqu’alors disponible uniquement pour certains cancers métastatiques de la prostate ou plutôt rares tels que le cancer de la thyroïde et les tumeurs neuroendocrines, d’autres applications sont désormais possibles et envisagées : tumeurs cérébrales, cancers du sein, cancers du pancréas...
Quelle est la place de la recherche ?
Au-delà de l’organisation des soins, le CGFL est également fortement impliqué dans des projets de recherche sur la RIV. Avec ses partenaires académiques et industriels (laboratoire ICMUB de l’Université de Bourgogne et société OPM (Oncodesign Precision Medicine), un financement de plus de 7 M€ a été obtenu par le biais de Fonds Européens de Développement Régional (FEDER) pour développer de nouvelles molécules de RIV ciblant les cancers digestifs. L’objectif est de pouvoir proposer ces nouveaux traitements aux patients d’ici 5 ans.
A propos du CGFL : 100 % expert du cancer, le Centre Georges-François Leclerc est l’un des 18 Centres français de Lutte Contre le Cancer, membres du réseau UNICANCER, seul groupe hospitalier exclusivement dédié à la cancérologie. Il assure des missions de service public dans le domaine du diagnostic et du traitement des malades, de la recherche et de l’enseignement en cancérologie. Au service de 26 000 patients soignés chaque année, ses équipes s’appuient sur le développement d’activités innovantes multiples : médecine moléculaire, génomique, immunothérapie, imagerie préclinique et clinique, développement précoce de nouveaux médicaments, radiothérapie de haute précision, radiothérapie interne vectorisée.