Suspension de coopération avec des pays Africains : le maire de Quetigny stupéfait

Rémi Détang, maire de Quetigny, a réagi, dans un courrier adressé à Élisabeth Borne, au communiqué émanant du ministère de l’Europe et des affaires étrangères enjoignant à suspendre toute coopération avec le Mali, le Niger et le Burkina Faso.

29 septembre 2023 à 17h26 par la rédaction

Rémi Détang et la Ville de Quetigny ont prévu de faire venir des artistes africains cet automne.
Rémi Détang et la Ville de Quetigny ont prévu de faire venir des artistes africains cet automne.
Crédit : Photo K6FM

Retrouvez, ci-dessous, le communiqué de Rémi Detang :

« Madame la Première ministre,

Depuis 1986, la commune de Quetigny (métropole dijonnaise) est jumelée à la ville de Koulikoro au Mali, puis en 1989 à la ville de Bous (Sarre-Allemagne), dans un jumelage de coopération tripartite. C'est dans le cadre de ce jumelage que de nombreuses actions de coopération ont été entreprises (construction de classes, de centre de santé, de bibliothèques, rencontres entre habitants, chantiers de jeunes...).

Ce jumelage a permis d'accueillir à Quetigny de nombreuses délégations maliennes, mais aussi de faire se produire à de multiples reprises des groupes d'artistes d'Afrique de l'Ouest, permettant nos habitants de découvrir et d'apprécier la richesse de ces artistes africains.

Aussi, le communiqué émanant du ministère de l'Europe et des affaires étrangères enjoignant "suspendre, jusqu'à nouvel ordre, toute coopération avec les pays suivants : Mali, Niger, Burkina Faso", et indiquant que "tous les soutiens financiers doivent également être suspendus, y compris via des structures françaises, comme des associations par exemple. De la même manière, aucune invitation de tout ressortissant de ces pays ne doit être lancée" nous a stupéfaits.

Madame la Première ministre, même si, lors de sa visite à Semur-en-Auxois, le président de la République a démenti l'instruction du ministère des Affaires étrangères, aucun communiqué officie n'a, à notre connaissance, annulé ladite instruction.

Madame la Première ministre, nous tenons à vous faire connaitre notre profond émoi et notre incompréhension face à cette situation. Notre ville et notre Comité de Jumelage Coopération ont prévu de faire venir des artistes africains et ce, dès cet automne, dans le cadre de Festisol (festival des solidarités), où une troupe du Burkina Faso viendra présenter aux enfants de nos écoles son spectacle "Contes sous le Baobab".

Madame la Première ministre, nous souhaitons vivement qu'une déclaration officielle de la part du gouvernement français rappelle que les échanges humains et culturels ne sont pas remis en cause par les difficultés touchant les relations entre la France et les trois pays d'Afrique concernés.

Vous remerciant par avance de l'attention que vous pourrez apporter à mon courrier, je vous prie de croire, Madame la Première ministre, en I'assurance de ma haute considération. »




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