Les hospices de Beaune prêtent une œuvre au musée du Louvre

Suite à la restauration du tableau La Vierge du chancelier Rolin - anciennement dénommé La Vierge d’Autun - peint vers 1430 par Jan van Eyck après commande de Nicolas Rolin pour sa chapelle d’Autun, une exposition-dossier est consacrée à la re-découverte de ce panneau entré dans les collections du Musée du Louvre en 1800, et jamais restauré depuis. L’exposition se décline de manière sensible, par le regard ou les regards que l’on peut poser sur le tableau, ce qui a amené la commissaire d’exposition madame Sophie Caron, conservatrice au département des Peintures du musée du Louvre, à une série de questionnements et de réflexions : pour quel(s) usage(s) Van Eyck a-t-il conçu cette oeuvre si spéciale à l’intention du chancelier Nicolas Rolin ? Pourquoi a-t-il peint à l’arrière-plan un paysage tellement miniaturisé qu’il en est presque invisible ? Comment comprendre les deux petits personnages du jardin ? Quels dialogues l’oeuvre entretient-elle à la fois avec l’art de l’enluminure et les bas-reliefs funéraires sculptés ? Peut-on savoir comment les artistes du XVe siècle ont compris cette oeuvre ? En quoi la peinture de La Vierge du chancelier Rolin réussit-elle à cristalliser les tensions qui traversent l’art flamand dans le premier tiers du XVe siècle, entre tradition médiévale et nouvelles expérimentations ?  

Cette exploration visuelle et sensitive de La Vierge du chancelier Rolin est enrichie par une scénographie facilitant les rapprochements avec d’autres oeuvres de Jan van Eyck, Rogier van der Weyden, Robert Campin ou des maîtres enlumineurs. L’exposition est composée autour d’une soixantaine de panneaux peints, manuscrits, dessins, et d’aussi de sculptures et petits objets précieux. Elle bénéficie de nombreux prêts d’institutions françaises et de musées étrangers tels le Städel Museum de Francfort qui prête pour la première fois La Vierge de Lucques, la Gemäldegalerie de Berlin, la Bibliothèque royale de Bruxelles, la Morgan Library and Museum de New York ou encore le Museum of Fine Arts de Philadelphie. Les Hospices Civils de Beaune sont honorés de figurer parmi ces prestigieux prêteurs avec le prêt du portrait de Nicolas Rolin en prière, panneau extérieur du volet gauche du polyptyque du Jugement dernier peint par Rogier van der Weyden entre 1443 et 1451 pour orner la chapelle de la Salle des Pôvres de l’Hôtel-Dieu de Beaune.  

À Beaune : approcher autrement le polyptyque du Jugement dernier de Rogier van der Weyden, le chef-d’œuvre de l’Hôtel-Dieu créé pour la chapelle de la salle des Pôvres  

Durant la période de prêt, deux reproductions 3D réalisées par Factum Foundation, sont présentées dans la salle du polyptyque : elles permettent d’observer en détail la couche picturale et les motifs du panneau, et aussi de préserver l’unité visuelle du retable composé par Rogier van der Weyden. 

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