Trajets domicile-travail dans la région : le choix de la proximité
Sur les 1,121 million d’actifs en Bourgogne-Franche-Comté, 690 300 résident et travaillent dans la même intercommunalité. Par ailleurs, ils sont 431 100 à en changer. Ce nombre de navetteurs augmente de 8 % entre 2009 et 2019 avec des distances de déplacements qui se sont allongées.
10 juillet 2024 à 12h10 par Fabrice Aubry
L'INSEE a publié une étude sur les trajets domicile travail dans la région
Crédit : Photo d'illustration K6FM
Ci-dessous, les informations données par la direction régionale de l’INSEE :
En lien avec les infrastructures routières et ferroviaires, et la topographie des territoires, les actifs d’une intercommunalité donnée peuvent se déplacer en nombre significatif jusque dans six établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) distincts, parfois très éloignés. Ce « territoire de travail » des actifs en emploi d’un EPCI se compose de lui-même et des intercommunalités dans lesquelles au moins 4 % de ses actifs travaillent (pour comprendre). Il est propre à chaque EPCI et n’est pas toujours constitué d’un seul tenant (encadré). Un EPCI peut donc appartenir à plusieurs territoires de travail.
Pour 54 intercommunalités sur 113, le territoire de travail se limite, au plus, à deux autres EPCI. Dans celles-ci, les trois quarts des actifs occupent un emploi au sein de ce territoire de travail. Aussi, dans un contexte de recul tendanciel de la population active, identifier cette géographie locale du marché du travail d’un EPCI est important pour appréhender sa dynamique économique.
Le territoire de travail des grands EPCI est généralement restreint à lui-même
Pour les principales intercommunalités de la région, les actifs qui quittent ces territoires sont souvent moins de 4 % à le faire. Ainsi, même si les actifs résidant à Dijon Métropole sont nombreux à effectuer la navette quotidiennement vers Grand Besançon Métropole (GBM), et réciproquement, ils ne représentent respectivement que 0,3 % et 0,6 % des actifs de ces intercommunalités. Les actifs de l’EPCI Mâconnais-Beaujolais Agglomération sont plus de 1 200 à aller travailler dans la métropole lyonnaise, mais ne représentent que 3,9 % de l’ensemble des actifs du territoire, ce qui exclut Lyon du territoire de travail de cet EPCI. Un constat similaire est observé entre la Communauté d’agglomération de Vesoul et GBM ou encore celle d’Auxerre et Paris. En revanche, les intercommunalités de Belfort et de Montbéliard se distinguent par d’intenses échanges quotidiens. Respectivement 15,5 % et 9,3 % de leurs actifs font la navette de l’une à l’autre du fait de leur proximité géographique.
Forte influence des pôles sur les territoires de travail périurbains
Les territoires de travail des EPCI situés à proximité des grands pôles d’emploi se composent souvent de l’intercommunalité et du pôle d’emploi le plus proche. En raison du poids économique et démographique du pôle, la trajectoire de l’emploi dans le territoire de travail est fortement dépendante de celui-ci. Par exemple, le territoire de travail des EPCI qui intègrent Dijon Métropole suit la tendance à la baisse de l’emploi de celle-ci. Pour autant l’emploi de ces EPCI est en hausse. De la même manière, l’emploi dans les territoires de travail des EPCI autour de GBM reste stable à l’instar de celui de l’agglomération.
Plus largement, l’emploi régresse aussi dans l’ensemble des territoires de travail de la région intégrant une ville moyenne. Cette baisse est principalement due à la concentration de l’emploi et à sa diminution dans ces villes qui ne sont plus motrices pour les territoires voisins.