Les radios privées demandent le plafonnement des ressources publicitaires de Radio France
Le SIRTI (syndicat des radios dont fait partie K6FM), le groupement « les Indés Radios », le bureau de la radio (groupes NRJ, M6, Altice, Lagardère) Skyrock et Radio Classique ont publié un communiqué commun qui fait suite à plusieurs échanges avec le ministère des comptes publics et le ministère de la culture dans le contexte de négociation du projet contrat d'objectifs et de moyens de l'entreprise publique.
5 juillet 2023 à 14h30 par la rédaction
K6FM fait partie du SIRTI, le syndicat des radios
Crédit : Photo d'illustration K6FM
Ci-dessous, le communiqué en question :
À l’occasion de la négociation des contrats d’objectifs et de moyens définissant les missions et la trajectoire budgétaire de l'audiovisuel public jusqu'en 2028, les radios privées, nationales et locales demandent un plafonnement de l’ensemble des ressources publicitaires de Radio France. Écoutées quotidiennement par 2 auditeurs sur 3, les radios privées sont en effet vivement préoccupées face à l’éventualité d’une reconduction du dispositif actuel d’accès de Radio France aux ressources publicitaires qui ne plafonne que les recettes commerciales à l’antenne, voire de la suppression de la limitation actuelle en valeur à 42M€ par an.
Rappelons que Radio France bénéficie déjà d’un financement considérable sur le budget d’État, supérieur aux ressources publicitaires cumulées de l’ensemble des radios privées :
Radio France a bénéficié d’une Contribution à l’Audiovisuel Public en augmentation de 21% entre 2004 (469M€) et 2021 (569 M€).
Sur la même période (2004-2021), la totalité des ressources de Radio France ont progressé de 24% (510 M€ en 2004, 629,2 M€ en 2021), tandis que celles des radios commerciales ont reculé de -24% (826 M€ en 2004, 626,2 M€ en 2021). En 2021, les ressources de Radio France pour 7 radios sont supérieures de 3M€ aux ressources publicitaires des 330 radios privées commerciales.
Si la suppression de la redevance audiovisuelle impacte l’audiovisuel public, la puissance publique ne peut faire supporter au secteur privé les conséquences du manque d’ajustements financiers d’un groupe public et ne peut continuer à laisser s’accentuer ce qui ressemble de plus en plus à une éviction du secteur privé par le secteur public de la radio dans notre pays.
Les radios publiques et les radios privées, nationales, locales ou même associatives sont complémentaires par leur nature et mode de financement. Elles offrent toutes une diversité qui permet au média radio de rester le média de confiance des Français. L’existence de cet écosystème complet et fragile est de l’intérêt du public, de tous les publics. Pour le préserver, dans un contexte économique incertain, les radios privées demandent une clarification des missions de service public de Radio France ainsi que l’évolution de la définition de son cadre d’évaluation publicitaire. Radio France bénéficie en effet aujourd’hui d’effets d’aubaine lié au développement du digital sans avoir à supporter les contraintes des acteurs privés qui sont financés exclusivement par la publicité et ne bénéficient d’aucune aide.
Le plafonnement de l’ensemble des ressources publicitaires de Radio France est plus que jamais indispensable pour préserver les équilibres des marchés publicitaires de la radio, au niveau national comme sur les marchés locaux. Les radios privées demandent donc le maintien du plafonnement des recettes publicitaires de Radio France à 42 millions d’euros en ce compris les recettes issues des publicités digitales et des messages d’intérêt général. Le respect de ces obligations doit aussi pouvoir être contrôlé et surtout sanctionné en cas de non-respect de ces obligations.