Le nombre de naissance en baisse dans la région en 2021
L’INSEE a publié, ce lundi, un bulletin faisant état du bilan démographique 2021 en Bourgogne-Franche-Comté. Il en a ressorti que le recul de la natalité se poursuivait.
4 juillet 2022 à 15h07 par la rédaction
En Bourgogne-Franche-Comté, la natalité était une nouvelle fois en baisse en 2021
Crédit : Photo d'illustration K6FM
À partir de mars 2020, les vagues successives de la Covid-19 ont des répercussions immédiates sur l’évolution démographique de la Bourgogne-Franche-Comté. La crise sanitaire n'a toutefois fait qu'accentuer la baisse tendancielle de la population. L’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité, le déficit de naissances et un solde migratoire nul font diminuer la population régionale.
Un déficit naturel parmi les plus élevés de France
Au 1er janvier 2022, la population de la région est estimée à 2 785 400 habitants, en baisse depuis 2015. Elle perd en moyenne 5 100 habitants par an, soit - 0,2 % entre 2015 et 2022. La Bourgogne-Franche-Comté est la région de métropole qui perd le plus d’habitants. En France métropolitaine, le nombre d’habitants augmente encore, + 0,3 % en moyenne par an.
La baisse de population régionale est principalement due à un déficit naturel de plus en plus important. En 2021, 25 390 enfants sont nés et 31 600 résidents sont décédés, soit un solde naturel de 6 210. En Bourgogne-Franche-Comté, le taux d’accroissement naturel est en 2021 de - 2,2 pour mille habitants. Il est de + 0,9 ‰ pour la France métropolitaine et de - 0,5 ‰ pour la France de province. La région se situe devant Nouvelle-Aquitaine et Corse (- 2,4 %) mais loin derrière Île-de-France (+ 6,8 ‰). Ce taux est positif dans les départements des grandes agglomérations, dans ceux de l’est d’Auvergne-Rhône-Alpes et dans certains du pourtour parisien. Il est plutôt négatif dans les départements ruraux.
Chute des naissances neuf mois après le premier confinement
Début 2021, en Bourgogne-Franche-Comté comme en France métropolitaine, le nombre de naissances chute neuf mois après le confinement de mars-avril 2020. Le contexte de crise sanitaire et de fortes incertitudes économiques ont pu décourager les couples de procréer pendant cette période et les inciter à reporter ou annuler leurs projets de parentalité. La crainte de complications pendant la grossesse avec la Covid-19 et la fermeture des centres de procréation médicalement assistée pendant le premier confinement ont également pu jouer. À partir de mars et avril 2021, le nombre de naissances repart à la hausse, bénéficiant de l’amélioration sanitaire et économique à partir de l’été 2020. Toutefois et contrairement à la tendance nationale, ce rebond ne dure pas et ne permet pas de compenser la nette baisse de début d’année.
En 2021, 270 bébés de moins sont nés par rapport à 2020 (-1,1%). Cette baisse est moins forte qu’entre 2019 et 2020 (- 1,7 %). En France métropolitaine, le nombre de naissances repart légèrement à la hausse en 2021 après dix années de baisse : 1 570 naissances de plus qu’en 2020, soit + 0,2 %. La diminution des naissances concerne principalement les régions du nord-est de la France mais aussi la Corse. À l’inverse, le nombre de naissances est particulièrement dynamique à l’ouest (Bretagne et Pays de la Loire) et au sud (Occitanie et Nouvelle Aquitaine).
Des maternités de plus en plus tardives
Le nombre de naissances dépend du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants et de leur fécondité. De 2011 à 2021, la population féminine de 15 à 49 ans diminue de 8,0 % dans la région contre - 2,5 % pour la France métropolitaine. Les femmes ont des enfants de plus en plus tard. Les causes sont multiples : études plus longues et plus fréquentes, recherches d'emploi plus difficiles, etc. En 2021, 57,2 % des enfants nés en Bourgogne-Franche-Comté ont une mère âgée d’au moins 30 ans contre 50,6 % en 2011 et 47,1 % en 2001.
De 2011 à 2021, le nombre moyen d’enfants par femme est passé de 1,97 à 1,75 dans la région et de 2,00 à 1,80 pour la France métropolitaine. L'indicateur conjoncturel de fécondité des femmes âgées de 25 à 34 ans, qui sont les plus fécondes, diminue fortement ces dernières années passant de 1,30 en 2011 à 1,17 en 2021. Il est en revanche stable pour celles de plus de 35 ans (0,36).
Une moindre hausse de décès en 2021 qu’en 2020
Par rapport à 2019, le nombre de décès augmente fortement en 2020 avec la crise sanitaire inédite de + 11,5 % (soit + 3 470 décès), puis de 4,7 % en 2021 (soit + 1 410 décès).
En France métropolitaine, l’épidémie a aussi été moins marquée en 2021 (+ 6,7 %) qu’en 2020 (+ 9,3 %). Les effets de la crise sanitaire ont été funestes pour les régions de l'est de la France et l'Île-de-France en 2020 mais la situation s'est rééquilibrée en 2021.
Le nombre de décès reste élevé à cause du vieillissement de la population
Dans la région, de 2011 à 2021, le nombre de décès progresse fortement : + 1,3 % en moyenne par an contre + 0,2 % entre 2001 et 2011. Avec une population âgée de plus en plus importante et l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité, le nombre de décès devrait continuer de croître dans les prochaines années. En 2021, la part des personnes âgées de 65 ans ou plus parmi l’ensemble de la population est de 23,9 % pour la région contre 20,9 % en France métropolitaine. Le taux de mortalité atteint 11,3 pour mille habitants dans la région contre 9,8 ‰ pour la France métropolitaine.
En 2021, en Bourgogne-Franche-Comté, l’espérance de vie à la naissance est de 79,2 ans pour les hommes et de 85,2 ans pour les femmes. Après une forte baisse en 2020 due à la pandémie, ces espérances de vie retrouvent leur niveau de 2019. Elles sont légèrement plus faibles dans la région qu’en France métropolitaine. Avec l'amélioration du suivi médical des grandes causes de décès, maladies cardio-vasculaires et cancers notamment, l'espérance de vie a gagné en vingt ans 3,9 ans pour les hommes et 2,4 ans pour les femmes dans la région.
Le Doubs bénéficierait de naissances supérieures aux décès
En 2021, le Doubs serait le seul département de la région où le nombre de naissances est supérieur au nombre de décès. Toutefois, l'écart se réduit depuis une dizaine d’années. Sa propension à attirer des populations jeunes (18 à 30 ans) en lien avec la proximité de la Suisse, en fait un département du nord-est de la France particulièrement dynamique. La part de femmes en âge d’avoir des enfants dans la population y est importante alors que le nombre d’enfants par femme est dans la moyenne régionale (1,73).
Au 1er janvier 2022, le Doubs, qui gagne encore significativement des habitants, deviendrait le département le plus peuplé de la région dépassant ainsi la Saône-et-Loire. La population de Côte-d’Or serait stable et les autres départements perdraient des habitants et plus particulièrement le Territoire de Belfort (- 0,9 % en moyenne annuelle depuis trois ans), la Nièvre (- 0,8 %), et l’Yonne (- 0,6 %).
Depuis dix ans, les naissances suivent une tendance à la baisse dans tous les départements de la région. Toutefois, en 2021, elles rebondissent dans la Nièvre, la Saône-et-Loire et, dans une moindre mesure, en Haute-Saône.
Dans la Nièvre, le vieillissement de population entraîne une poursuite de la tendance à la hausse du nombre de décès en 2021 (+ 2,2 %). Dans ce département, le taux de mortalité est le plus élevé, 16,2 décès pour mille habitants. À l’inverse, il est plus faible dans le Doubs, la Côte-d’Or et le Territoire de Belfort. Ces trois départements sont les seuls où il y a davantage de personnes de moins de 20 ans que de personnes de 65 ans ou plus.