Garde d’enfants : l’UFC-Que Choisir alerte sur le manque de places

L’UFC-Que Choisir de Côte-d’Or s’est récemment exprimé sur les modes de garde des jeunes enfants dans le département. L’association de consommateurs alerte sur le manque de places et demande « la création d’un droit opposable ».

30 septembre 2023 à 16h00 par la rédaction

En Côte-d'Or, 68,2% des enfants de moins de 3 ans sont couverts par un mode de garde formel.

Crédit : Photo Pixabay/ponce_photography

Retrouvez, ci-dessous, le communiqué de presse de l’UFC-Que Choisir de Côte-d’Or :


« Alors que les conditions d’accueil des enfants dans les crèches ont récemment fait l’actualité et légitimement scandalisé l’opinion publique, l’UFC-Que Choisir de Côte-d’Or rend publics les chiffres de l’offre de modes de garde des jeunes enfants dans le département, qui montrent que de trop nombreux parents doivent soit subir des restes à charge élevés, soit renoncer à les faire garder. En conséquence, l’association appelle les pouvoirs publics à créer d’urgence un droit opposable à un mode de garde des jeunes enfants, qui soit de qualité et abordable. »


Des capacités d’accueil insuffisantes en Côte d’Or


« Dans le département, 68,2 % des enfants de moins de 3 ans sont couverts par un mode de garde formel (assistants maternels, crèches, ou encore salariés à domicile), ce qui classe notre département à la 23ème place en France métropolitaine (moyenne nationale de 58,8 %). Cela signifie que dans notre département 3 jeunes enfants sur 10 n’auraient pas pu être accueillis par un mode formel si leurs parents l’avaient souhaité.


En se focalisant sur les deux principaux modes de garde, on constate que dans notre département les assistants maternels constituent le mode d’accueil majoritaire avec 40,8 places pour 100 enfants, devant les crèches, avec 22,8 places pour 100 enfants (contre 41,3 pour les assistants maternels et 20,8 pour les crèches au niveau national). »


Une offre « dégradée avec des conséquences économiques majeures »


« L’état de l’offre d’accueil a de déplorables conséquences économiques pour les ménages. D’une part, l’absence de solutions pour faire garder leurs enfants a un impact direct sur l’emploi ou l’employabilité des parents (souvent les mères), les privant ainsi de ressources salariales. D’autre part, le type d’offre disponible joue sur le pouvoir d’achat, puisque les restes à charge (sommes effectivement payées après toutes les aides, dont notre étude relève la complexité et le manque de lisibilité) sont en moyenne systématiquement supérieurs en ayant recours à un assistant maternel plutôt qu’à une crèche, à plus forte raison pour les ménages les plus modestes. »


L’accueil par les assistants maternels, « grand oublié des politiques publiques »


« Indépendamment des aspects financiers, le fait que le département de Côte-d’Or se repose majoritairement sur les assistants maternels pour l’accueil formel des jeunes enfants pose un réel problème, puisque les agréments d’assistants maternels y sont en chute libre : -351 entre 2016 et 2020.


Dans ce contexte, l’absence d’annonces concrètes des autorités concernant les assistants maternels est particulièrement alarmante pour le département en termes de perspectives pour les années à venir. Aussi, pour éviter un effondrement du taux de couverture, il faudra soit attirer suffisamment d’assistants maternels, soit ouvrir des crèches en nombre suffisant, pour compenser l’érosion démographique de la profession. »


Des discours « non suivis d’effets »


« Depuis 2007, la création d’un droit opposable à un mode de garde pour les jeunes enfants et d’un service public de la petite enfance ont continûment été promis par les présidents de la République successifs.


Pourtant, depuis quinze ans, aucune réforme d’ampleur n’a été entreprise quant à la qualité de l’accueil. Ainsi, en avril 2022, faute d’attractivité des métiers de la petite enfance, des 53 postes en crèche dans le département étaient vacants depuis plus de trois mois.


Au vu de l’urgence, l’UFC-Que Choisir de Côte d’Or, attachée à la liberté de choix des parents et au bien-être des enfants, exhorte le Gouvernement à :


- Créer un droit opposable à un mode de garde pour les jeunes enfants, qui soit abordable pour tous, et de qualité. Pour que ce droit soit effectif, il est en particulier impératif de mettre en place un pilotage des besoins sur la base de projections démographiques, tant des naissances que des départs en retraite des professionnels du secteur ;


- Instaurer un pilotage par l’État de l’ouverture de crèches publiques et maisons d’assistants maternels dans les zones les plus déficitaires ;


- Simplifier les aides aux ménages ;


- Systématiser la mise en place de guichets uniques pour trouver un mode de garde. »