Expulsion du squat de Stalingrad : « Zutique Production » prend position

1 mois et demi après l’évacuation du squat de l’avenue de Stalingrad à Dijon, l’association Zutique Production, organisatrice du Tribu festival, a pris position ce jeudi après-midi dans un communiqué en défendant les demandeurs d’asiles.

4 octobre 2018 à 13h52 par la rédaction

K6 FM
80 migrants s'étaient réfugiés cet été dans cet immeuble appartenant à l'état et situé avenue de Sta
Crédit : K6FM

« Depuis plus de 20 ans à Dijon, Zutique Productions, à travers le Tribu Festival ou ses différentes activités, s’attache à favoriser la mobilité internationale des musiciens en programmant des artistes de tous les continents.

Cependant, cette mobilité est loin d’être une évidence pour de nombreuses personnes et l’accueil qu’elles reçoivent n’est pas toujours aussi chaleureux que sur un festival de musique.

Actuellement, 80 demandeurs d’asiles sont logés à l’espace auto-géré des Tanneries II, et nous souhaitons mette en lumière leur situation actuelle : 

« Au milieu de l'été, la préfecture de Côte-d'Or a expulsé 80 demandeurs d'asile d'un bâtiment qu’ils occupaient depuis deux ans rue des Ateliers à Chenôve. Hébergées dans l'urgence à l'espace autogéré des Tanneries, ces personnes avaient finalement trouvé refuge fin août dans un nouveau bâtiment inoccupé situé avenue de Stalingrad à Dijon. Dix jours plus tard, un incroyable dispositif policier opérait une nouvelle expulsion, jetant une fois de plus ces personnes à la rue. Cette expulsion réalisée illégalement par la Préfecture fait l’objet actuellement d'un dépôt de plainte par les réfugiés et les associations les soutenant. 

Alors que l'hiver s'annonce, nous avons décidé ensemble de donner de la visibilité à cette situation. La Préfecture, la ville de Dijon et ses habitants ne peuvent pas simplement nier l’existence de ces 80 personnes. Ils ont quitté leur pays, ils sont là, à Dijon, ils ne vont pas disparaître du jour au lendemain.  Ceci est un appel à toute personne sensible à la détresse humaine à soutenir la mobilisation en cours, à rejoindre les manifestations et les occupations de lieu pour donner enfin un toit à ceux qui n'en ont pas. » 

En tant qu’organisateur d'un festival de musique du monde et de cultures urbaines, nous sommes sensibles et touchés par la situation de ces personnes migrantes et de leur traitement par les différentes institutions française et collectivités locales. Nous accueillerons sur notre événement avec plaisir les demandeurs d’asiles des Tanneries II qui souhaitent être présents et nous savons que notre public saura les accueillir en venant les rencontrer, danser, chanter et s’amuser. »

Communiqué du Tribu Festival  




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