Marie-Guite Dufay entend « le sentiment d’injustice que ressentent les agriculteurs »

La présidente du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, Marie-Guite Dufay, a réagi à son tour à la crise qui secoue actuellement le secteur agricole.

25 janvier 2024 à 8h56 par la rédaction

Marie-Guite Dufay a réagi à son tour à la crise qui secoue actuellement le secteur agricole
Marie-Guite Dufay a réagi à son tour à la crise qui secoue actuellement le secteur agricole
Crédit : Photo d'archive / David Cesbron

Ci-dessous, le communiqué de Marie-Guite Dufay :

« Alors que les manifestations d’agriculteurs essaiment dans tous les pays d’Europe, et depuis plusieurs jours dans notre pays, il nous appartient d’entendre les raisons de la colère des hommes et des femmes qui assurent, au quotidien, les conditions de notre alimentation. Je me suis élevée, il y a quatre ans, dans une tribune nationale, contre l’agribashing, profondément ancré dans notre pays, et qui désigne trop facilement les agriculteurs comme des freins à la transition écologique, ou les réduit à de trop grands consommateurs d’argent public, alors même que sans cet argent public, le coût des produits ne serait pas supportable pour le consommateur.

Les agriculteurs souffrent d’un manque de considération et de reconnaissance de leurs réalités. Les agriculteurs souffrent d’être considérés comme des obstacles à la lutte contre le réchauffement climatique, alors que, dans leur grande majorité, ils savent à quel point la nature doit être protégée, et qu’ils doivent faire évoluer leurs pratiques. Les agriculteurs souffrent d’une mauvaise application de la loi Egalim, censée améliorer leurs revenus. Enfin, les agriculteurs souffrent d’un sentiment de totale injustice, face à l’importation, en France, de produits européens qui ne sont pas soumis aux mêmes normes environnementales. L’Europe est une force grâce à laquelle nous pourrons renforcer notre souveraineté alimentaire, à condition qu’elle soit plus juste, et plus attentive à l’application des mêmes règles pour tous. Ceux qui se font, à Bruxelles, les chantres de l’ultra-libéralisme, devraient s’abstenir, une fois rentrés à Paris, de rendre l’Europe responsable de tous les maux. Malgré les difficultés conjoncturelles qu’elle traverse pour assurer la gestion des fonds européens agricoles, la Région a toujours été déterminée, et le sera toujours, à travailler avec l’ensemble de la profession agricole pour structurer des politiques permettant d’améliorer le revenu des agriculteurs par la diversification de leurs productions, par la recherche de valeur ajoutée sur notre territoire, par la recherche de compléments de revenus par le biais des énergies, par la promotion des circuits-courts et l’alimentation de proximité dans les lycées... C’est notre responsabilité vis-à-vis des agriculteurs. Nous avons besoin de notre agriculture pour nous nourrir, assurer notre souveraineté, préserver nos paysages. C’est pour toutes ces raisons qu’ils trouveront toujours la Région à leurs côtés. » 




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