Un hommage ce mercredi à Robert Poujade
Une plaque commémorative sera dévoilée ce mercredi matin à l’auditorium dénommé « Auditorium Robert Poujade », en l’honneur de l’ancien maire de Dijon, premier édile de la Cité des Ducs de 1971 à 2001, et décédé l’année dernière.
Publié : 23 juin 2021 à 6h30 par la rédaction Aubry
Robert Poujade s’est éteint à Paris le 8 avril 2020. À l’occasion du premier anniversaire de sa disparition, François Rebsamen lui rend hommage en donnant officiellement à l’auditorium de Dijon, lieu emblématique d’art et de culture, le nom de son fondateur. Initialement prévue le 10 avril dernier, cette cérémonie avait dû être reportée en raison de la crise sanitaire liée à la Covid-19.
Natif de Moulins dans l’Allier et élève en classe préparatoire à Montpellier, Robert POUJADE passe avec succès l’agrégation de lettres modernes avant d’enseigner, en 1954, au lycée Carnot de Dijon. Figure authentique du Gaullisme, il eut une carrière politique des plus riches. Député de Côte-d’Or, conseiller général, il devient, en 1971, le tout premier ministre de la Protection de la nature et de l’environnement de la République française sous la présidence de Georges Pompidou. Il sera élu maire de Dijon en mars de la même année. Il posera les bases d’un ministère précurseur des préoccupations aujourd’hui plus que jamais au cœur des politiques nationales (lutte contre la pollution sonore, contrôle de la qualité de l’air, mise en place des normes de lutte contre les nuisances avec les branches industrielles polluantes…). Au-delà d’une vision écologique, les préoccupations de l’ancien maire de la cité des Ducs se sont traduites et ancrées dans la vie économique et culturelle de la ville avec, entre autres, le centre commercial de la Toison d’Or et le palais des sports. L’auditorium fut la dernière grande réalisation de celui qui fut premier édile de la ville pendant 30 années. Une fonction qu’il quittera en 2001.
L’auditorium de Dijon est l’un des plus beaux de France. Erigé en pont sur le boulevard de Champagne, le bâtiment est le premier maillon du quartier Clemenceau à vocation tertiaire. Le 14 novembre 1988, le conseil municipal de Dijon présidé par Robert POUJADE décide d’engager les premières études. Au terme d’un concours international lancé par la ville, l’équipe de Bernardo FORT-BRESCIA de l’agence Arquitectonica (Miami) fut retenue, le 27 mai 1991, pour l’originalité et la cohérence artistique de son projet. La construction, menée par près de 150 entreprises de travaux, dura trois ans et l’inauguration eut lieu le 20 novembre 1998 avec un concert de l’Orchestre national de France. Telle une passerelle entre les deux siècles, ce grand « piano de verre et d’acier » dont l’excellence de l’acoustique est reconnue parmi les meilleures d’Europe attire les plus grands orchestres et chefs d’orchestres internationaux. Ses installations techniques modernes lui permettent également d’être un véritable lieu de production d’art lyrique et de théâtre, en complémentarité avec le Grand Théâtre. Une fonction menée par l’Opéra de Dijon, reconnu « Théâtre lyrique d’intérêt- national » par le ministère de la Culture et que le projet culturel de la nouvelle direction prévoit d’étendre à de nouveaux registres peu ou pas suffisamment explorés tels que la danse, les musiques du monde ou le jazz.