L’EFS recherche des donneurs de sang de toutes les origines
L’établissement français du sang lance ce lundi une nouvelle édition de sa semaine de sensibilisation aux groupes sanguins rares. L’occasion de mieux faire connaître cet enjeu de santé publique et rappeler que les personnes d’origine africaine ou caribéenne sont plus susceptibles d’avoir un sang très recherché pour la transfusion en France.
29 janvier 2024 à 6h30 par la rédaction
L’EFS lance une nouvelle édition de sa semaine de sensibilisation aux groupes sanguins rares
Crédit : Photo d'illustration / Roxanne Gauthier
Des groupes sanguins particulièrement recherchés
Avez-vous déjà entendu parler des groupes sanguins Bombay, Rhésus nul ou encore Duffy nul ? Si la plupart d’entre nous sommes familiers des groupes sanguins A, AB, B, O et du Rhésus + et -, la diversité des groupes sanguins est en réalité bien plus large. On compte en effet 390 groupes sanguins, dont 250 sont considérés comme rares. En France, un groupe sanguin est rare lorsqu’il concerne moins de 4 personnes sur 1 000. Cela veut dire que la fréquence de ces groupes sanguins dans la population est suffisamment faible pour créer un déséquilibre entre le nombre de donneurs et les besoins des patients : un véritable défi pour la transfusion.
Que ce soit à la suite d’une chimiothérapie, d’une hémorragie causée par un accident de voiture ou encore dans le cadre d’un traitement contre une maladie génétique, lorsqu’une transfusion doit être réalisée il faut trouver un produit sanguin compatible avec le sang du patient, c’est-à- dire le plus proche possible de ses caractéristiques sanguines. Cette compatibilité est essentielle pour que la transfusion soit efficace et éviter des complications graves. C’est pourquoi, afin de soigner les personnes porteuses de groupes sanguins rares, l’EFS recherche des personnes qui ont des caractéristiques sanguines similaires.
Une géographie des groupes sanguins
En France, on estime que 700 000 à un million de personnes sont porteuses de groupe sanguin rare. Cellesoriginaires d’Afrique subsaharienne, des DROM (Martinique, Guadeloupe, Guyane) ou de l’océan Indien (Réunion, Mayotte) ont plus de chances d'être concernées. Il existe en effet une géographie des groupes sanguins : certaines personnes peuvent avoir un groupe sanguin fréquent dans une zone géographique particulière, mais moins fréquent, voire rare, au sein du pays dans lequel elles vivent. Par exemple, le rhésus négatif, très fréquent en Europe, est quasiment inexistant sur le continent asiatique.
Un enjeu d’équité pour traiter certaines maladies
La France est un pays riche de sa diversité. Pour soigner efficacement l'ensemble des patients en attente d’une transfusion, l’EFS a donc besoin de donneurs de sang de toutes les origines. Cette quête de groupes sanguins les plus variés possibles est d’autant plus importante que certaines pathologies, comme la drépanocytose, touchent majoritairement des personnes d’origine africaine ou antillaise. La drépanocytose, maladie génétique la plus fréquente en France, se caractérise par une malformation des globules rouges qui entraîne de graves répercussions, comme des crises vaso-occlusives qui peuvent être très douloureuses. Pour traiter des symptômes de cette maladie, il est nécessaire pour certains patients d’avoir recours à des transfusions régulières de globules rouges (parfois toutes les 3 à 4 semaines). La générosité des donneurs de sang est essentielle à la survie des malades.
Troisième édition de la semaine de sensibilisation aux groupes sanguins rares
Pour sa nouvelle édition de la semaine de sensibilisation aux groupes sanguins rares, qui se tiendra du 29 janvier au 4 février 2024, plusieurs actions sont mises en place. Avec une campagne publicitaire, qui sera notamment diffusée durant la Coupe d’Afrique des Nations, et des événements et collectes dédiées organisés en France métropolitaine et dans les DROM, l’établissement espère faire venir dans ses collectes de nouveaux donneurs porteurs de groupes sanguins rares. « On estime à près de 1 million le nombre de porteurs d’un groupe sanguin rare en France, et 10 % seulement le savent. Il y a donc un véritable enjeu à mieux faire connaître cela afin de pouvoir mobiliser l’ensemble de la population française, dans toute sa diversité ! » souligne le Pr Jacques Chiaroni, Directeur de l’EFS PACA-Corse. L’établissement organise également une webconférence sur le sujet pour en apprendre davantage sur cet enjeu de santé publique.